Société

37 vrais-faux emplois à Rabat

Depuis quelques semaines, plusieurs personnes, hommes et femmes, manifestent devant la municipalité de la ville de Rabat, le siège d’Omar Bahraoui, le maire de la capitale.
Ces protestataires n’ont qu’une seule revendication: être considérés comme des fonctionnaires communaux à part entière. Un statut que le conseil de la ville a du mal à leur accorder.
Le problème est, en fait, assez simple. A la veille des législatives de 2002 et des communales de 2003, la commune de Hassan, à l’époque souveraine, a procédé au recrutement de 37 personnes par simples lettres de recommandations. « Aucun poste budgétaire ne leur a été prévu, c’est la raison pour laquelle le percepteur a refusé d’apposer son visa », affirme le vice-président du conseil de la ville, Hassan Tatou, élu du MNP. D’ailleurs, aucune des 37 personnes n’a encore touché de salaires. « Nous pensions que nos dossiers allaient tarder comme ceux de tous les fonctionnaires communaux, mais nous attendions un rappel », affirment les manifestants.
Il faut rappeler que, conformément à la nouvelle Charte communale, le maire est considéré comme le supérieur hiérarchique de tous les fonctionnaires communaux de la ville.
Lors de la passation des dossiers entre l’ancienne commune de Hassan et le conseil de la ville, juste après les communales de septembre 2003, les 37 dossiers irréguliers ont été découverts. Malgré cela, le conseil de la ville les a réceptionnés. « Le wali est au courant de cette affaire ainsi que le ministère de l’Intérieur », affirme Tatou.
« Si notre situation est aussi irrégulière que le prétend le conseil de la ville, il ne fallait pas réceptionner nos dossiers », lancent les manifestants amassés devant la porte d’entrée de la municipalité. En clair, les 37 personnes croient, dur comme fer, et affirment même avoir la preuve que des postes budgétaires existent bel et bien. « L’actuelle équipe au pouvoir veut exploiter notre misère pour régler ses comptes politiques avec l’USFP », souligne un des fonctionnaires. Et pour cause, les fameuses lettres d’engagement ont été signées par Tayeb Mounchid, l’ancien vice-président de la commune de Hassan, et actuel secrétaire général de la Fédération démocratique du travail (FDT), le syndicat de l’USFP. Une autre manifestante pense que Bahraoui veut faire d’une pierre deux coups. D’une part, ternir l’image de marque des socialistes et d’autre part, allouer nos postes budgétaires à de nouvelles recrues.
En tout cas, Tatou est catégorique: « nous sommes sensibles au fait que ce problème est social avant tout. Si l’autorité de tutelle nous réserve des postes budgétaires nous serons les premiers à nous en féliciter ». De leur côté, les fonctionnaires en sursis refusent que leur affaire soit politisée. « Nous ne sommes affiliés à aucun parti politique et nous refusons que nos droits soient défendus par un syndicat, justement pour éviter que notre misère soit politisée ». Ils invoquent également le principe de la continuité du service public en affirmant que l’équipe de Bahraoui doit assumer l’héritage de ses prédécesseurs. Affaire à suivre.

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