Société

40% des chauffeurs boudent la formation de Boulif

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La formation continue a du mal à séduire les chauffeurs professionnels. Le constat est fait par le ministre de tutelle «himself». Mohamed Najib Boulif, ministre délégué en charge du transport, affirme que pas moins de 40% des professionnels de la route inscrits pour la formation continue se sont désistés à la dernière minute.

Il est vrai que les 60% autres inscrits ont bien répondu présent depuis le lancement par le gouvernement de la formation continue, mais le nombre d’abandons reste élevé. Dans les détails, le programme de formation a bénéficié au cours de l’année dernière à 511 professionnels dans la catégorie du transport des marchandises et 104 «pro» dans le transport collectif des voyageurs.

Durant les neuf premiers mois de 2014, les statistiques officielles du ministère montrent une nette amélioration des bénéficiaires avec 13.819 chauffeurs actifs dans le transport des marchandises et 989 professionnels dans le domaine du transport collectif des voyageurs, soit un nombre total de 15.423 professionnels de la route formés depuis le lancement de l’opération. L’amélioration du nombre des bénéficiaires risque cependant de n’avoir aucun impact à terme.

Loin du compte

Lorsqu’on sait que le ministère du transport projette dans le cadre de son partenariat conclu en février 2013 avec le ministère de l’économie et des finances ainsi que l’Office de la formation professionnelle et de la promotion du travail (OFPPT) de former à l’horizon 2016 quelque 140.000 professionnels, on se rend compte que les responsables ont besoin d’une baguette magique pour honorer cet engagement. Car le rythme actuel des formations ne permettra pas d’atteindre l’objectif initial dans le délai fixé par le gouvernement.

Le nombre des désistements paraît déjà comme l’un des grands handicaps devant la formation continue qui est pourtant obligatoire selon la loi en vigueur. Les abandons risquent même de persister puisqu’il existe de nombreux motifs qui poussent les chauffeurs à bouder. Le ministère de tutelle en a déjà identifié plusieurs qui sont parfois indépendants de la volonté des principaux concernés. «Il est vrai qu’il existe des contraintes concernant les centres de formation qui ne sont pas généralisés à tout le territoire national.

Il est vrai aussi que de nombreux professionnels préfèrent travailler pour gagner de l’argent au lieu de se déplacer pour la formation. Certaines entreprises n’autorisent pas leurs salariés à quitter leurs postes pour la formation», explique Mohamed Najib Boulif. Mais pour pousser les professionnels à adhérer au programme de son ministère, ce dernier s’apprête à jouer une autre carte. «Pour ceux qui croient que la formation continue offre juste un bout de papier administratif supplémentaire, ils se trompent puisque nous projetons de mettre à la disposition du titulaire de cette carte un ensemble d’avantages sociaux qui seront annoncés dès la conclusion des accords finaux avec nos partenaires dans le secteur», conclut-il.

Chauffeurs de taxis

Après les professionnels du transport des marchandises et ceux du transport collectif des voyageurs, le tour est venu pour les chauffeurs des grands et petits taxis de suivre des formations continues. En effet, le ministère de l’équipement, du transport et de la logistique prépare actuellement un nouveau partenariat avec le ministère de l’intérieur, le ministère de l’économie et des finances ainsi que l’Office de la formation professionnelle et de la promotion du travail pour lancer un programme de formation continue obligatoire pour les taximen titulaires d’une carte professionnelle. Les responsables ambitionnent de former 142.000 professionnels durant la période 2014-2016. Le projet de partenariat stipule que le financement de ce programme nécessitant un budget de 25 millions de dirhams sera assuré par le fonds d’accompagnement des réformes du secteur du transport routier.

A noter que l’article 310 du code de la route insiste sur l’obligation de financer ces formations continues par l’Etat lorsque les entreprises ne peuvent pas assurer le financement nécessaire.

Cartes professionnelles

 

Le ministère de tutelle a déjà distribué quelque 320.000 cartes professionnelles aux chauffeurs toutes catégories de transport confondues. Ce sont les chauffeurs actifs dans le domaine du transport des marchandises qui arrivent en premier avec pas moins de 136.979. Cette catégorie présente à elle seule près du tiers des cartes délivrées par le ministère. Depuis l’entrée en vigueur du nouveau code de la route, les permis de conduire ne suffisent plus pour conduire des véhicules de transport. Les chauffeurs doivent obligatoirement être titulaires d’une carte professionnelle. Il est également interdit pour les entreprises d’employer un chauffeur dépourvu de ce document.

Il faut préciser par ailleurs que l’article 40 du code de la route dispose que la carte professionnelle est octroyée aux candidats qui doivent suivre une formation qualificative. Mais depuis l’entrée en vigueur du code de la route, les chauffeurs actifs avant le mois d’octobre 2010 sont exempts de suivre la formation qualificative.

 

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