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5ème Forum Afrisanté à Marrakech : Quel financement pour développer la santé ?

© D.R

«Le système africain de santé est marqué par des inégalités d’accès aux soins».

Le constat est entériné, mercredi à Marrakech, par Anas Doukkali, tout comme d’autres participants, au 5ème Forum Afrisanté initié par i-Conférences. Cet écart est notamment perceptible entre les milieux urbain et rural. Dans le continent, le secteur fait l’objet de piliers primordiaux censés gagner en intérêt.

4 leviers

Il s’agit, selon le ministre de la santé, de «la couverture sanitaire universelle, du financement, du coût d’accès aux services de soin et de la consolidation de programmes de santé, notamment celle infantile». Le ministre, qui estime que l’évaluation de la performance d’un pays est un exercice complexe, voire nécessaire pour mener des réformes, ne manque pas d’évoquer l’expérience du Royaume. Comme il le rappelle, le Maroc s’est engagé depuis 2015 dans des réformes pour lutter contre les inégalités, voire répondre aux besoins de certaines couches sociales, notamment les femmes et les personnes à besoins particuliers.

15% du budget des Etats à dédier à la santé

A son tour, Pr. Jaafar Heikel, expert international en management sanitaire et président du Groupe Inisan, met l’accent sur le financement. Il précise dans ce sens que le Maroc réserve 6% du budget de l’Etat à la santé. «Ce taux varie de 10 à 12% dans d’autres pays au moment où la Déclaration d’Abuja recommande 15%», souligne-t-il. Seulement 4 pays ont, selon ses dires, réussi à répondre à cette Déclaration. Il s’agit du Malawi, du Swaziland, de l’Afrique du Sud et de l’Ethiopie. L’intervenant enchaîne sur une lancée de données chiffrées en précisant également que les parts payées directement par les ménages s’élèvent à plus de 50% au Maroc. Ce taux est de 43% dans d’autres pays. «Les pays d’Afrique veulent la couverture sanitaire universelle», poursuit Pr Heikel. Dans ce sens, il énumère les modèles importés qui n’ont pas apporté les résultats escomptés. Le Maroc a, quant à lui, un système qu’il qualifie de «mixte». Au niveau du continent, l’accessibilité aux médicaments, entre autres, a été améliorée. «Mais on est loin de répondre aux besoins», estime l’expert. 

Aperçu du système béninois

Egalement de la partie, Alassane Seidou, ministre de la santé publique du Bénin, livre son regard sur le secteur dans le continent et donne un aperçu du système sanitaire de son pays. «On ne peut rien faire sans associer le secteur public», indique-t-il. Le responsable béninois précise également que l’Etat accorde des bourses au secteur privé pour améliorer les compétences. «L’accessibilité financière, c’est là où il y a des problèmes. Nous n’avons pas encore l’assurance maladie universelle», ajoute le ministre béninois. Le responsable conduit, de plus, l’exemple des initiatives entreprises par son pays pour un accès gratuit aux soins, notamment de paludisme et d’hépatites.

«Pour la dialyse, c’est l’Etat qui paie également», ajoute-t-il. Cette gratuité, qui n’est pas à son sens la bonne option, a d’ailleurs fait l’objet de débat important lors de l’événement. «Il faut construire la route et fournir de l’eau avant de parler santé», martèle-t-il. M. Seidou indique également que son pays a, de surcroît, répertorié les personnes les plus pauvres afin de mieux cibler les bénéficiaires des soins. A propos de la réponse à la recommandation de la Déclaration d’Abuja, il estime que «c’est possible mais progressivement». A son tour, Dr Khalid Zenjari, directeur régional du ministère de la santé dans la région Marrakech-Safi, estime que la gratuité est un handicap pour le développement. «C’est le financement qui fait développer le système de santé», conclut-il.

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