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9,8 millions de bénéficiaires: Où va le Ramed ?

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La pérennité du système du Ramed pose plusieurs interrogations. Le nombre des personnes éligibles étant loin d’être revu à la baisse aujourd’hui, il est des plus importants de poursuivre et d’accélérer la réforme.

Si 9,8 millions de citoyens bénéficient de la carte Ramed, il y a lieu de préciser que seuls 6,3 millions d’entre eux sont en mesure d’accéder aux soins. Et pour cause ? La fin de la date de validité et le non renouvellement des demandes du reste des bénéficiaires. C’est là l’un des points auquel Pr. El Houssaine Louardi, n’a cessé d’attirer l’attention. En sa qualité de ministre de la santé, celui-ci a présidé la 6ème session du conseil d’administration de l’Agence nationale de l’assurance maladie (ANAM) tenu le mercredi 13 juillet 2016 à Rabat. Une occasion pour lui de dresser l’état des lieux du Régime de l’assistance médicale (Ramed) et de rassurer quant à l’une des plus pesantes questions; celle du financement.

La pérennité du système du Ramed pose plusieurs interrogations. Le nombre des personnes éligibles étant loin d’être revu à la baisse aujourd’hui, il est des plus importants de poursuivre et d’accélérer la réforme. Selon Louardi, cela ne passera pas sans la création d’un organisme gestionnaire dédié au Ramed. «A l’heure actuelle, 48% des bénéficiaires proviennent du monde rural alors que le nombre des personnes vivant sous le seuil de pauvreté est estimé à 87%», avait-il précisé avant d’ajouter qu’une étude sera incessamment lancée pour évaluer les quatre années écoulées depuis le lancement du Ramed. En attendant l’étude en question, Louardi revient sur un obstacle qui ralentit la généralisation du régime et qui n’est autre que celui des fonds de financement du Ramed. A côté du mode gouvernance en effet, c’est le financement qui freine l’aboutissement des premiers objectifs dessinés pour l’assistance médicale.

Mis en place pour assurer un accès digne et décent aux soins ainsi que pour garantir le droit du citoyen à la santé, le Ramed est appelé à développer davantage son système de gestion. «Il est primordial de séparer l’organisme de gestion de celui de la prestation des services tout en veillant à contrôler et réguler le système de manière indépendante», exige la même source. Il informe dans ce sens que très peu de temps nous sépare de la création d’une autorité de gestion de ce système. Cette dernière verra le jour en réponse à la demande commune des différentes parties intervenant dans l’élaboration de ce régime et ce, «dans un souci de dépasser les contraintes et être en phase avec les lois régulant la couverture médicale telles que reconnues au niveau international», ajoute Louardi. A noter qu’une étude liée à la question sera présentée par le ministre au Comité technique interministériel pour la réforme du régime de la couverture médicale de base.

Concernant le financement toujours, le gouvernement entend consolider davantage le Fonds de cohésion sociale qui, rappelons-le, contribue à renflouer les caisses du régime d’assistance médicale et du programme Tayssir pour la lutte contre la déperdition scolaire, ainsi qu’à aider les veuves et les personnes en situation de handicap. Ce Fonds étant confronté à une hausse continue des charges engendrées par le Ramed, d’autres solutions sont en phase de réalisation. Ainsi, conformément à l’approbation du conseil d’administration de l’ANAM, en décembre 2015, de ce qui est connu sous le nom de la décision 26, il sera procédé au transfert des cotisations des bénéficiaires aux caisses des établissements de soin et d’hospitalisation relevant de l’Etat.

Après plusieurs réunions, un programme de déploiement de ce financement a été mis en place ainsi qu’un bon nombre de conventions dont quelques-unes ont été signées en marge de la réunion du conseil. D’ailleurs, le DG de l’ANAM, Jilali Hazim, avait évoqué à cet effet des conventions devant être conclues entre l’ANAM, les Centres hospitaliers universitaires et les hôpitaux Segma pour leur permettre de bénéficier d’un financement de 120 millions de dirhams sur une durée de 3 ans, destiné à la prise en charge des malades atteints des affections coûteuses et de longue durée.

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