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995 ont déjà déposé leurs démissions : Les médecins fuient l’hôpital public

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Le bras de fer se durcit entre les médecins du public et le ministère de la santé. Pour faire entendre leur colère qui est au summum, ils ont tenu, lundi 29 avril, une marche en portant des brassards noirs 509 depuis le siège du ministère de la santé jusqu’au Parlement. Ils étaient des centaines à avoir participer à «cette marche nationale de deuil». Une grève nationale de 48 heures a aussi été programmée ces 29 et 30 avril dans tous les établissements de santé publics à l’exception des services d’urgence et de réanimation.

Devant le mutisme du gouvernement et du ministère de la santé pour décomplexer la situation, de nouveaux débrayages sont prévus les 2 et 3 mai. «Notre dossier revendicatif n’a pas bougé d’un pouce malgré nos multiples grèves. Nous ne pouvons plus continuer à travailler dans des conditions aussi déplorables. Nous exigeons des actions concrètes du ministère», indique Dr El Mountadar Alaoui, secrétaire général du Syndicat indépendant des médecins du secteur public. Depuis septembre 2017, les grèves se sont enchaînées. 

Le syndicat estime que ces débrayages sont destinés à dénoncer le système de santé catastrophique et garantir aux médecins de meilleures conditions de travail. Les médecins du secteur public réclament l’application de l’accord du 21 décembre 2015, avec toutes ses composantes, notamment l’augmentation des salaires et des indemnités, ainsi que l’équivalence du doctorat en médecine avec le doctorat d’Etat des autres filières. Cette mesure leur permettrait d’avoir des salaires selon l’indice 509, au lieu de l’indice 336 (salaire équivalent au niveau du master). Les médecins réclament notamment des équipements et des moyens logistiques adéquats pour accueillir les patients dans les hôpitaux publics dans des conditions optimales de confort. 

Des démissions en cascade

Après la démission de 305 médecins du public dans la région de Tanger-Tétouan-Al Hoceima le 18 avril, d’autres démissions collectives ont eu lieu au niveau des différentes régions du Royaume. Dans la région de l’Oriental, le syndicat précise que 113 démissions ont été déposées dont 63 durant la journée du 26 avril. Dans la région de Béni Mellal-Khénifra, le syndicat signale 122 démissions. Dans la région de Fès-Meknès, 125 médecins ont déposé leur démission et 300 dans la région de Casablanca. Il faut aussi relever 30 démissions à Ouarzazate. Au total, 995 démission ont déjà été déposée. La liste des médecins démissionnaires pourrait s’allonger davantage. Toujours est-il que la  pénurie des médecins  risque de s’accentuer davantage  avec la hausse du nombre des médecins démissionnaires et le profond malaise des jeunes médecins qui préfèrent quitter le pays à la recherche de nouvelles opportunités à l’étranger. Rappelons que selon   la carte sanitaire du ministère de la santé qui donne un aperçu de l’offre de soins en 2018, le Maroc   compte seulement 7.414 médecins spécialistes et 3.818 médecins généralistes.

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