Société

Abadila Semlali : «Nous devons renforcer notre front intérieur»

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ALM : Quelle analyse faites-vous de la distinction de l’activiste Aminatou Haider par la Fondation Robert F. Kennedy ?
Abadila Semlali : Je peux paraître contre certaines positions prises depuis qu’on a annoncé l’octroi de la distinction de la Fondation Robert F. Kennedy à Aminatou Haidar. Je crois que nous l’avons amenée à cette distinction. Elle a mené son propre combat et c’est elle qui a stimulé à gauche et à droite pour atteindre ce niveau. Ce sont des mains invisibles qui agissent et qui font en sorte qu’Aminatou Haidar ait cette distinction. Nous avons échoué dans notre mission par cette distinction.

Les affrontements entre les pro-séparatistes et les autorités se sont multipliés ces derniers temps. Qu’est-ce qui explique cette escalade ?
En 1991, à mon arrivée dans mon pays, j’ai pu prévoir qu’il y aurait de tels incidents. Et j’avais déclaré qu’il y avait des risques de violences dans le Sud. J’avais constaté qu’un virus se propageait. Pour le combattre, il faut que les gens, ayant la confiance de notre Roi, assument leurs responsabilités. SM le Roi avait créé  le CORCAS et ses membres doivent pleinement assumer leur devoir. Nous sommes tous appelés, élus, autorités locales et société civile, à renforcer notre front intérieur pour avoir l’immunité suffisante et empêcher le Polisario de s’infiltrer parmi nos rangs.

Que cherche le Polisario par ces manœuvres ?
À l’époque, le Polisario menait des opérations militaires au Maroc. Mais depuis la construction du mur de défense en 1986, le Polisario a commencé à libérer des prisonniers. Et fait accompagner cette liberté par une grande médiatisation. Le Polisario profite de l’obscurantisme  de nos jeunes, et fait de la propagande pour démontrer que c’est le Maroc qui porte atteinte à la question des droits de l’Homme et non pas lui.

Qui encadre les séparatistes de l’intérieur ?
Je ne sais pas qui est derrière l’encadrement des séparatistes de l’intérieur. Mais, je reste convaincu que le moindre problème pourrait être instrumentalisé et utilisé contre le Maroc. Le Polisario pouvait aussi bien profiter des catastrophes qui se sont abattues sur notre pays pour en faire un cheval de bataille.

Que doit faire le Maroc à ce sujet ?
Il faut donner la priorité à notre front intérieur. On devrait récupérer ceux qui rejoignent le camp des séparatistes. La politique de proximité doit être appliquée. Nous devons cibler la société civile. Et l’Etat doit intervenir à ce sujet. Le Polisario déploie une somme colossale pour appuyer ses idées. Mais nous, nous n’avons pas besoin de financement. Nous avons beaucoup d’arguments fiables et plus convaincants que ceux du Polisario. Pour que la réussite qu’a enregistrée le Maroc sur le plan international en faveur de la cause nationale soit renforcée, il faut cibler la société civile et éduquer les gens. Cette fonction ne peut être assurée que par des gens adéquats qui sont convaincus au plus profond de leurs pensées de la justesse de notre cause.

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