Société

Abbès El Fassi s’ennuie déjà

«Jusqu’à présent, je n’ai pas pu rencontrer le Premier ministre parce qu’il est pris par la déclaration de gouvernement. Dès que j’en aurai l’occasion, je m’entretiendrai avec lui pour qu’on détermine ensemble la forme de ma contribution … ». C’est ainsi que Abbès El Fassi, numéro un de l’Istiqlal et ministre d’État sans portefeuille dans le Cabinet Jettou, rend compte du flou qui entoure son statut et ses prérogatives au sein de l’exécutif.
Dans l’excellente interview réalisée par notre confrère Youssef Bajaja et publiée dans l’hebdomadaire arabophone « Al Ayyam » de cette semaine, le leader du PI, montre quelques signes d’impatience et de perplexité concernant son statut dans le gouvernement, sa mission et le manque de moyens mis à sa disposition.
« C’est vrai, il n’existe pas de texte qui détermine les prérogatives des ministres d’État. Mais, j’ai parcouru les mémoires du Professeur Abdelhadi Boutaleb qui était ministre d’État sans portefeuille en 1968 ; le Premier ministre de l’époque était Feu le Docteur Benhima. Feu le Roi Hassan II ne considérait pas que le titulaire de ce poste était dépourvu de toute fonction.
Dans ces mêmes mémoires, on peut relever un certain nombre de signaux du monarque défunt qui signifient que le ministre d’État fait des propositions à Sa majesté et au Premier ministre. C’est ce que dit l’Histoire, à travers le seul document (les mémoires) que j’ai pu obtenir », a déclaré le Secrétaire général du PI. Dans ce même ordre d’idées, il a exprimé son état d’esprit à lui : « je me comporterai à ce sujet avec pragmatisme, et j’imagine que j’aurais des missions, et qu’à mon tour, j’aurais à émettre mes remarques, en concertation avec le Premier ministre (…) Je pense que de manière générale, les ministres, en tous temps et partout dans le monde, sont accaparés par la gestion quotidienne. Alors que le ministre d’État qui n’a pas en charge un secteur particulier, il a la possibilité de réfléchir et de faire des propositions».
Concernant les conditions matérielles dans lesquelles il travaillera, Abbès El Fassi les raconte ainsi : «ce matin même (lundi dernier) j’ai réceptionné de la part de Monsieur le Premier ministre l’étage qu’occupait M. Nacer Hajji, l’ancien ministre des télécommunications.
Et je commencerai à former l’équipe du cabinet et des chargés de mission. Mais, compte tenu de la faiblesse des rémunérations des chargés de mission et des membres de cabinet, je demanderai au Premier ministre de m’envoyer deux conseillers de la Primature pour m’assister».
Revenant sur les circonstances de la nomination d’un Premier ministre non partisan, Abbès El Fassi en fait assumer l’entière responsabilité à l’USFP qui aurait tenté, vainement, «de former un gouvernement sans l’Istiqlal».
«Si on s’était réunis (Istiqlal et USFP), nous aurions constitué un même pôle rassemblant plus de cent députés. Je suis certain que dans ce cas de figure, S.M. le Roi aurait nommé le Premier ministre parmi l’USFP qui a obtenu cinquante sièges », a estimé le tout nouveau ministre d’État, avec une pointe d’amertume. « Ils ont choisi une autre voie ; une voie qui fait l’objet de critiques de la part d’autres membres de l’USFP. Mais, je vous assure, malgré tout, que les bases et les directions des deux partis tiennent à revenir aux sources…à l’action commune entre les forces nationales et démocrates », a-t-il dit.
Interrogé, enfin, sur sa responsabilité dans le dossier de l’affaire Al Najat et ses victimes et sur l’éventualité pour lui de présenter ses excuses aux personnes grugées, le ministre, tout en concédant que c’est « une affaire dramatique », a mis en avant le fait que les agences et organismes sous tutelle du ministère de l’emploi, telles l’ANAPEC, jouissaient d’une grande autonomie par rapport au ministre et qu’il ne leur donnait aucune instruction. Pour lui, le Directeur de l’ANAPEC « a accompli son devoir » en obtenant des assurances auprès de l’ambassade du Maroc aux Émirats.
Quant aux suites de l’affaire, l’ancien ministre de l’emploi estime que «maintenant, il faut rembourser les 900 DH et les frais de déplacement aux concernés en donnant la priorité à ceux qui ont perdu leur travail. Puis, il faut déposer une plainte contre le président du conseil d’administration de Al Najat et entreprendre des démarches amicales auprès de l’État des Émirats».

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