ALM : Que pensez-vous de l’appel lancé par l’OMDH pour abolir la peine de mort ?
Abdelbari Zemzmi : Je considère cet appel comme un cas qui discrédite ces ONG. Parce qu’elles regardent cette question d’un seul angle, celui du coupable. Elles défendent le droit à la vie de l’assassin et ignorent celui de la victime. La revendication de l’OMDH constitue une injustice à l’égard des victimes. Des crimes tels que celui commis par les trois meurtriers de l’avocat de Meknès et de son épouse ou encore le crime du tueur en série de Taroudant sont atroces et ne méritent que la peine capitale. Ce ne sont pas des homicides involontaires ou des cas qui légitiment la remise en question de la peine de mort.
Pourquoi êtes- vous pour la peine de mort ?
L’abolition de la peine de mort incite à l’anarchie dans un pays où bon nombre de personnes manquent d’éducation et d’éthique. La suppression de la peine de mort ouvre la voie au crime, au banditisme et encourage également le terrorisme. Cette peine n’est pas une simple vengeance c’est une véritable punition. Et la punition a toujours été un moyen de dissuasion du crime. L’OMDH opprime le droit des victimes et leurs familles. Ce n’est qu’avec l’accord des familles des victimes que la peine de mort à l’égard d’un coupable de meurtre peut être annulée.
Que dit la religion à ce sujet ?
La Charia est claire sur cette question. Cette sentence n’est pas systématique. Les familles des victimes ont trois options. Elles peuvent choisir l’application de la peine capitale, soit l’annuler et recevoir en retour un dédommagement ou pardonner le tueur. La position concernant le maintien de la peine capitale est logique et juste si on prend en considération la réalité et l’insécurité de notre société. C’est la position du gouvernement qui reste ambiguë parce qu’il est influencé par différents courants politiques et idéologiques.
