Société

Abderrafiî Jouahri : «Le temps du leader charismatique est révolu, l’USFP doit s’orienter vers une direction collégiale»

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ALM : Après la démission des deux dirigeants de l’USFP, quelle sera l’étape suivante ?
Abderrafiî Jouahri : Contrairement à ce que pensent certains militants, il est indispensable de tenir un congrès extraordinaire du parti. Nous sommes dans une situation extraordinaire qui ne peut attendre le 8ème congrès prévu au printemps 2008. Nous espérons que ce congrès extraordinaire puisse aboutir à l’élection d’une nouvelle direction, mais surtout à une refonte du statut intérieur du parti. Un statut qui consacre la direction collégiale et met fin à celle individuelle. Les temps du leader charismatique sont révolus. Pour l’heure, la réunion du bureau politique prévue pour mardi (4 décembre), devait déboucher sur la formation d’une commission restreinte à laquelle reviendra la mission de la gestion quotidienne des affaires du parti. Pour les organes d’information, c’est une autre paire de manche, leur situation pose un problème juridique puisque le premier secrétaire démissionnaire en est toujours le directeur de publication.

Cette démission aura-t-elle des retombées sur les équilibres politiques dans le pays ?
En effet, cette démission aura certainement des répercussions, que l’on ne peut certes pas évaluer avec précision, sur le champ politique national. Car maintenant que les deux dirigeants ont perdu la qualité en vertu de laquelle ils sont nommés ministres, qu’adviendra-t-il d’eux en tant que membres du gouvernement ? C’est une question politique à laquelle je ne peux pas répondre. Ce que je peux dire, c’est que j’ai toujours été contre la participation de l’USFP au gouvernement, sa véritable place est dans l’opposition. Ce n’est pas dans l’intérêt du pays que tous les partis se trouvent au gouvernement et laissent le camp de l’opposition totalement vide alors que nous avons besoin d’une opposition constructive capable de proposer des solutions alternatives. Le congrès extraordinaire de l’USFP doit inaugurer un véritable débat à même de rassembler toutes les composantes de la gauche pour créer un front uni. Le pays a aujourd’hui besoin d’une véritable opposition, sinon faute d’un interlocuteur crédible qui sera le porte-voix de la population car celle-ci sera récupérée par les promoteurs du discours intégriste.

Avez-vous choisi une personnalité pour prendre la relève ?
C’est justement ce qu’il ne faut pas faire. Nous ne devons plus confier le sort du parti à une personnalité. 
Nombreux sont les membres du bureau politique qui en sont de plus en plus conscients, nous devons évoluer vers une prise de décision collégiale. Et comme je l’ai toujours défendu, le parti doit engager un débat profond pour réformer ses instances et son statut intérieur. Nous devons aller vers le renforcement de la démocratie interne et asseoir des normes pour éviter que, dans l’avenir, une personne quel qu’il soit son statut s’accapare la prise de décision au sein du parti.

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