Société

Abrogation de l article 490 du code pénal : L Association Insaf soutient l AMDH

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Le débat sur les libertés sexuelles au Maroc continue et suscite de nouvelles réactions parmi les acteurs de la société civile. L’association Insaf qui agit activement contre l’abandon des enfants et la réintégration des femmes célibataires soutient l’Association marocaine des droits de l’Homme (AMDH) qui, rappelons-le, a appelé il y a quelques jours à l’abrogation de l’article 490 du code pénal (voir édition N°2710 du vendredi 22 au dimanche 24 juin 2012). «L’AMDH est dans son rôle de plaidoyer pour la promotion des droits humains. Khadija Ryadi a raison de soulever les contradictions entre nos textes juridiques et réglementaires et les principes qui fondent ces droits et leurs traductions dans les conventions internationales. Nous ne pouvons que la soutenir», affirme Omar El Kindi, président de l’association Insaf. La proposition de la présidente de l’AMDH a été vivement critiquée par les islamistes y compris au sein du Parti de la justice et du développement (PJD) pour qui les rapports  sexuels en dehors du mariage sont «un acte de débauche». L’un des célèbres cheikhs de la Salafiya au Maroc, Abdelwahab Rafiki, avait déclaré à ce sujet que «la liberté sexuelle favorisera le phénomène des enfants nés hors mariage». Une position qui est loin d’être partagée par M. El Kindi qui estime que «La problématique soulevée par Khadija Ryadi dépasse celle de l’abandon des enfants nés hors mariage. Du reste, il serait réducteur de considérer la liberté sexuelle comme cause de l’abandon de ces enfants. Cela pourrait renvoyer à l’un des arguments des personnes et des institutionnels qui prônent ou/et qui pratiquent la discrimination envers les enfants nés hors mariage et les mères célibataires». «Il n’y a rien à voir entre la schizophrénie dénoncée par Mme Ryadi et les causes de l’abandon des enfants hors mariage, qui sont bien plus complexes et qui méritent d’être appréhendées avec rigueur, objectivité et responsabilité», ajoute-t-il.
Selon les statistiques de l’association citée par l’AFP, plus de 80.000 enfants naissent en dehors du mariage chaque année. L’étude nationale commanditée par Insaf, en 2010, sur les mères célibataires avait révélé que 27.199 mères célibataires avaient donné naissance à 45.424 enfants en 2009. Pour la seule ville de Casablanca, l’effectif estimé des mères célibataires ayant, au moins, un enfant a été de 21.135, entre 2003 et 2010, soit 4 fois plus que dans la période 1996-2002. Ces enfants nés en dehors du cadre légal sont confrontés à deux obstacles majeurs, à savoir la non reconnaissance par leur père biologique et la société qui n’a aucune considération pour ses enfants «illégitimes».

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