Les accidents de travail constituent un véritable fléau au Maroc. «Les estimations du Bureau international du travail (BIT) placent le Royaume dans une position peu enviable avec le risque d’accident du travail le plus élevé de la zone MENA : 47,8 pour 100.000 travailleurs, soit plus de 2,5 fois le taux moyen de la zone». C’est ce qu’a indiqué le ministre de la santé, Lhoussaine Louardi, lors de la 3ème journée interentreprises de santé au travail qui s’est tenue mercredi à Casablanca sous le thème «Santé au travail, risques émergents et enjeux».
Cette rencontre a ainsi été l’occasion de traiter cette problématique avec les acteurs concernés (DRH, médecins du travail, législateur, assureur…) qui ont du mal à identifier les symptômes de ces risques, à les prévenir et à les traiter. Suite aux mutations que connaît le monde du travail sont apparues de nouvelles formes de risques (physiques, chimiques, biologiques et psycho-sociaux). «Ces risques émergents peuvent être causés par les innovations techniques, les changements sociaux ou organisationnels : nouvelles technologies, nouveau processus de fabrication, nouvelle condition de travail, charge plus élevée de travail,emploi dans l’économie informelle, nouvelle forme d’emploi…», a souligné le ministre de la santé.
Ce dernier a fait remarquer qu’en ces temps de crise, la réduction des ressources entraînera davantage d’accidents, de maladies et de décès liés au travail, lesquels pèseront fortement sur les dépenses et la productivité des entreprises.
Le ministre de la santé estime qu’il est aujourd’hui primordial de multiplier les initiatives pour promouvoir une culture préventive de sécurité et de santé du travail. «Il faut faire de l’année 2014, l’année de la santé au travail dans notre pays», a affirmé Louardi. Et d’ajouter que «ce n’est qu’en créant des partenariats intersectoriels et en mettant en pratique les normes de santé et de sécurité que nous pourrons assurer le bien–être des travailleurs». Ainsi, le ministre a estimé que la prévention des risques professionnels doit devenir une cause nationale.
Pour sa part, Miloudi Moukharik, secrétaire général de l’UMT a déploré l’absence de politique Nationale de prévention en matière de sécurité au travail. «A côté des revendications salariales, l’UMT revendique l’amélioration des conditions de travail des salariés à travers la mise en place de d’une politique nationale d’hygiène et de sécurité», a indiqué le secrétaire général. Ce dernier a également annoncé que l’UMT poursuit ses négociations avec le ministre de l’emploi pour instaurer un observatoire en matière d’hygiène et de sécurité.
Rappelons que selon l’Organisation internationale du travail ( OIT), plus de 2 millions de personnes meurent chaque année de maladies liées au travail et 321.000 personnes d’accidents de travail. Autrement dit, un travailleur meurt d’une maladie ou d’un accident lié au travail toutes les 15 secondes.