Société

Affaire «Allô médicament» : Les pharmaciens en sit-in exigent l application de la loi 17-04

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La polémique se poursuit autour de l’affaire «Allô médicament». Les pharmaciens ont observé  un sit-in, mercredi 13 mars, devant le tribunal de première instance d’Ain Sbaâ de Casablanca. L’appel a été lancé par le Collectif national des pharmaciens du Maroc suite au verdict qui avait été rendu le 9 janvier 2013 innocentant  le responsable de la société « Pharma-Service» (Allô médicament). Rappelons à ce sujet que cette affaire remonte au mois d’août 2012, lorsque le Syndicat national des pharmaciens du Maroc, alerté par des pharmaciens, a déposé contre cette société casablancaise une plainte auprès du procureur du Roi pour exercice illégal de la pharmacie. Après intervention successive de la police judiciaire et du juge d’instruction, l’accusé a été incarcéré. La société en question est connue pour délivrer des  médicaments à domicile, un acte qualifié par les pharmaciens «d’exercice illégal de la profession». Dans un communiqué le Collectif national qui a fait appel du jugement, considère le verdict rendu  comme une violation flagrante des dispositions de la loi 17/04 portant code du médicament et de la pharmacie et une injustice portée à la  profession. Pour le Collectif, ce  verdict défie l’application de l‘article 31 de la Constitution de 2011 correspondant au droit à la santé, «un droit général et absolu qui n’admet ni immixtion ni dérogation et encore moins l’affairisme sur le dos de la santé du patient». Contacté par ALM, Abderrahim Chaouki, coordinateur national  du Collectif, affirme que «le responsable de cette société n’a pas les compétences pour jouer d’intermédiaire entre les pharmaciens et les patients. Cette pratique  constitue un danger pour la santé du citoyen  car le pharmacien est le seul en mesure de dispenser les médicaments. Si jusque-là cet individu a réussi à se procurer des médicaments auprès des pharmacies, demain personne ne peut garantir qu’il n’ira pas  acheter des médicaments ailleurs qu’en pharmacie». La situation est d’autant plus préoccupante que «Pharma-Service» commercialisait des médicaments sans autorisation. «La société  ne disposait que d’une simple autorisation de service. Le responsable de la société s’est vu retirer son autorisation et il n’est par conséquent  plus en mesure de livrer des médicaments à domicile», souligne M. Chaouki.  Pour sa part, le Syndicat national des pharmaciens du Maroc, à l’instar du Collectif national, dénonce le fait qu’un tiers étranger fasse son entrée dans le circuit de distribution du médicament et exhorte à l’application de la loi 17/04.
Le Collectif national ne compte pas rester les bras croisés si le responsable de la société gagne en appel. «Nous disposons de plusieurs armes pour faire entendre notre voix. L’organisation d’une grève nationale serait une première étape», conclut M. Chaouki.
Rappelons que cette affaire avait suscité une réaction du ministère de la santé. Le 13 février dernier, lors d’une rencontre organisée à Casablanca par la Chambre de commerce britannique, Lhoussaine Louardi avait clairement déclaré que l’activité de ladite société était en contradiction avec les dispositions du code du médicament et de la pharmacie. Le ministre avait souligné que  le rôle du conseil qui accompagne la délivrance du médicament était primordial et ne pouvait être rompu. 

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