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Affaire de la petite Khadija tuée à El Jadida : L’audience reportée au mercredi 5 octobre

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Une nouvelle victime de l’exploitation des enfants. L’affaire de la petite Khadija, une domestique âgée de 11 ans décédée le 26 juillet 2011 à El Jadida, à la suite de sévices exercés sur elle par la fille de son employeuse réitère l’urgence d’agir contre le travail des «petites bonnes». Suite au crime, la jeune femme de 31 ans, Amina L., placée en détention est appelée à comparaître devant la justice pour coups et blessures ayant entraîné la mort. L’audience initialement prévue le 28 septembre au tribunal de première instance d’El Jadida a finalement été reportée au 5 octobre prochain comme le souligne Meriem Kamal, coordinatrice de l’association Insaf qui s’est constituée partie civile dans cette affaire aux côtés des associations «Manal», «Touche pas à mon enfant» et «Bayti». «Ce report intervient en raison de l’absence du juge d’instruction qui est actuellement en congé», affirme Mme Kamal. La petite fille Khadija, qui a été battue à mort pour ne pas avoir lavé convenablement une chemise, décède à l’hôpital Mohammed V. «Des traces de violence ont été retrouvés sur tout le corps. Khadija a pris plusieurs coups sur la tête, au niveau des jambes et sur les autres parties du corps. Pour le moment, nous n’avons aucune information expliquant les sévices infligés par la jeune femme. Il faudra attendre les résultats de l’autopsie pour se prononcer». Le mari de l’accusée, toujours en liberté, est également poursuivi pour non assistance à personne en danger. La petite fille était employée à Casablanca pour la somme dérisoire de 400 DH par mois, depuis plus de trois mois, après l’avoir été à Marrakech. Elle était originaire d’une des régions les plus démunies du pays, d’un douar enclavé, à 200 km de Marrakech, sur la route d’Agadir. Un sit-in a été organisé le jour même à la mémoire de la petite khadija devant le tribunal de première instance d’El Jadida. «Plus d’une cinquantaine de personnes ont manifesté devant la porte du tribunal en présence des associations membres du collectif pour l’éradication du travail des petites bonnes», affirme la coordinatrice d’INSAF. A travers l’organisation de ce sit in, l’association souhaite mettre fin à l’exploitation des filles mineures dans le travail domestique qui constitue une atteinte grave aux droits de l’enfant. Selon l’association, 60.000 à 80.000 petites filles sont employées en tant que domestiques au Maroc. Des chiffres qui traduisent la situation alarmante dans notre pays en l’absence d’une loi qui protège ces enfants. L’ONG continue de revendiquer l’adoption d’un cadre juridique contre le travail des «petites bonnes». «Les responsables doivent être punis pour leurs actes. Des sanctions lourdes doivent être prises à leur encontre. Nous ne voulons plus de nouvelles victimes de torture et de violence», déclare Mme Kamal. L’association plaide pour la réinsertion des petites filles à l’école. «La place d’une fille âgée de moins de 15 ans est à l’école. C’est pourquoi nous exigeons la mise en œuvre de la loi sur l’obligation scolaire pour les enfants jusqu’à l’âge de 16 ans», affirme-t-elle. Insaf plaide aussi pour la réhabilitation des victimes. «Notre objectif est de faciliter l’intégration de ces filles qui sortent du domicile de leurs exploiteurs. Ces jeunes filles sont pour la plupart violées et torturées et ont besoin d’un suivi psychologique. D’où l’importance de créer des centres d’hébergement où elles auront droit à un suivi médical, psychologique et scolaire». Par ailleurs, l’association insiste sur l’élaboration de mesures susceptibles d’apporter aide et soutien aux familles démunies ainsi que sur l’établissement d’une campagne nationale de sensibilisation aux droits des enfants. Rappelons que 160 petites filles sont actuellement prises en charge par l’association.

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