Hier en fin d’après-midi, la famille du colonel-major Tarhzaz, qui purge une peine de prison pour divulgation de secret militaire, a tenu une nouvelle conférence de presse au siège de l’AMDH. Cette fois, la nouveauté c’est qu’elle est accompagnée par un célèbre avocat parisien. Maître William Bourdon, c’est de lui qu’il s’agit, est l’un des ex-dirigeants de la Fédération internationale des droits de l’Homme. Il a, on pourrait dire, contre le Maroc un passé certain. Il était l’avocat attitré de l’escroc Hicham Mandari qui a terminé sa vie dans un caniveau. Il a lui-même reconnu que son client était un bandit. Pourtant, il n’a jamais nié que celui-ci a offert à sa femme un diamant d’une valeur de 28.000 euros, dont l’origine reste douteuse. Des mœurs qui sont très éloignées du code déontologique du noble métier d’avocat et des principes universellement reconnus des droits de l’Homme. Pour ce qui concerne l’appui de Maître Bourdon à la famille Tarhzaz, on ne peut qu’être surpris, s’il agit en tant qu’avocat, on ne voit pas l’utilité d’exercice. Son client a épuisé toutes les procédures et a fait l’objet d’un jugement définitif. En l’absence de toute possibilité de recours, de procédure nouvelle, que peut faire celui qui se présente comme un ténor du barreau?
Si on se dit qu’il est peut-être là, en tant que prétendu militant des droits de l’Homme, le procès du colonel Tarhzaz a été suivi par les associations marocaines, et celles-ci n’ont dénoncé aucune atteinte aux droits de la défense, ni entorse aux procédures légales. Il a été condamné pour avoir divulgué des secrets militaires, délit puni par toutes les législations au monde, surtout quand il s’agit d’un officier supérieur de l’armée. Nous sommes donc face à la volonté de créer de toutes pièces une affaire de droits de l’Homme (encore une autre !), là où il ne s’agit que d’une affaire de droit commun. Il est évident que l’on peut faire preuve de compassion vis-à-vis d’un homme âgé, qui croupit en prison pour manquement à son devoir de militaire. Il y a cependant un recours, c’est la grâce Royale. Celle-ci ne se revendique pas, ne peut être l’issue d’un rapport de force. Elle se demande par une supplique empreinte d’humilité, et non d’humiliation, adressée au chef de l’Etat, dont la grâce fait partie des attributs régaliens. La famille compromet ce processus, elle a accepté la présence et le soutien d’un cadre du Polisario, Moutiq El Bachiri, à Paris au mois de mars dernier. Elle s’abrite derrière l’AMDH dont les positions sur le conflit du Sahara sont connues de tous. Enfin, elle requiert le soutien d’un avocat aux honoraires très élevés et dont les sentiments anti-marocains n’ont jamais été démentis. Elle s’attache les services d’un Eric Goldstein qui a une conception sélective des droits de l’Homme. Celui-là même qui s’est rendu dans les camps de Tindouf, en Algérie, et dont on attend toujours le rapport. Pour défendre un officier qui a fait la guerre du Sahara, ce n’est sûrement pas l’environnement le plus cohérent.