Société

Agréments et désagréments

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Abdelghafour s’attablait dans un café. Ce quadragénaire tient, depuis pas mal de temps, un commerce à Béni Mellal, dont son fils s’occupe depuis qu’il a quitté les rangs de l’école. Il sirotait son verre de thé, quand un jeune homme est venu lui demander de la permission de s’asseoir à sa table. Il l’a invité à le faire. “Tu ne te souviens plus de moi ?“, lui a lancé le jeune homme. Abdelghafour, qui ne se souvient vraiment pas de lui, lui affirme qu’il ne se rappelle pas l’avoir connu. En revanche, le jeune homme lui a précisé qu’ils avaient pris ensemble un café. “Je m’appelle Mohamed“, lui dit-il.
Mohamed, trente-cinq ans, était employé dans une société de confection à Casablanca avant son licenciement depuis trois ans. Depuis, il s’est retrouvé entre le marteau de la vie et l’enclume de la misère. Sa femme n’a pas pu supporter sa misère au point qu’elle a demandé le divorce. Certes, il a refusé au départ de la répudier afin qu’ils restent tous deux en compagnie de leur unique enfant. Seulement, elle a tellement insisté qu’il a fini par accéder à sa requête. Au fil des jours, il s’est retrouvé seul entre les quatre murs de son foyer après que son épouse est retournée vivre chez ses parents. Mohamed s’est retrouvé sans le moindre sou. Il se devait d’avoir de l’argent pour survivre. Comment ? Il s’est muni d’un cartable qu’il a bourré de documents inutiles et de journaux. Et il a pris son chemin sans déterminer au départ sa destination, jusqu’à ce qu’il entre, par hasard, au café où se trouvait Abdelghafour. Une fois attablé près de lui, il a engagé la conversationi. D’un mot à l’autre, il l’a convaincu qu’il peut se débrouiller pour lui procurer un agrément de petit taxi. Il a affirmé en avoir procuré à une dizaine à d’autres personnes. Abdelghafour a tellement été alléché par l’offre qu’il n’a pas hésité à lui demander de lui en trouver un.
Cependant, Mohamed lui a expliqué qu’il fallait lui verser en contrepartie une commission de 3.000 dirhams. Sans attendre, Abdelghafour a mis la main dans la poche de sa veste pour en sortir son portefeuille. Il l’a ouvert pour en sortir 500 dirhams qu’il lui a remis comme acompte. Après quoi, il l’a sollicité de lui rendre visite à son commerce pour lui remettre le reste de l’argent. Deux jours plus tard, Mohamed s’y est rendu. Seulement, il n’a trouvé que le fils d’Abdelghafour. Quand il est arrivé, il lui a remis les 2.500 dirhams restants. Depuis, Mohamed n’a plus donné signe de vie.
Mohamed a continué à promettre de procurer des agréments de petits et de grands taxis à d’autres personnes crédules. Il empochait l’argent et disparaissait sans donner signe de vie par la suite. Il fallait attendre que l’une de ses victimes, qui l’a croisé dans un café de la ville, se présente devant lui pour lui demander de lui rendre son argent. Mohamed a tenté d’affirmer qu’il n’était pas la personne que l’homme cherchait. Mais la victime en question lui a asséné des coups de poing. Les curieux sont intervenus pour alerter la police. Se dépêchant sur les lieux, ils ont mis l’escroc hors d’état de nuire.
Traduit devant la Chambre correctionnelle près le tribunal de première instance, Mohamed a été condamné à un an et demi de prison ferme.

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