Le chef du mouvement «Ettajdid» (Le Renouveau), une formation de l’opposition légale en Tunisie, a dénoncé le «rejet arbitraire» de 13 des 26 listes présentées par son parti pour les élections législatives prévues le 25 octobre. Lors d’une conférence de presse, Ahmed Brahim qui est candidat au scrutin présidentiel devant avoir lieu le même jour, a déploré «qu’aucune justification légale convaincante n’ait été fournie par les autorités pour expliquer ce rejet contraire aux dispositions du code électoral et l’esprit de la loi». Selon lui, «ce dérapage sans précédent émane d’une décision politique qui prouve que l’administration n’est pas neutre et vise à exclure toute opinion différente de celle du pouvoir». Il l’attribue à une volonté visant à confiner le mouvement «Ettajdid» dans une position réductrice et à faire pression sur lui, en tant que candidat à la présidentielle. M. Brahim se présentera face au président sortant Zine El Abidine Ben Ali, ainsi que deux autres opposants proches du pouvoir. Deux dirigeants de l’opposition radicale ont été exclus. «C’est la voix de l’opposition indépendante qui est ciblée», a jugé Ahmed Brahim, rappelant que d’autres composantes similaires, dont le Parti démocratique progressiste (PDP) et le Forum démocratique pour le travail et les libertés (FDTL) étaient logés à la même enseigne. Dans un communiqué, le bureau politique du mouvement fait part de sa «grande préoccupation face à cette escalade».
Outre le parti au pouvoir, le rassemblement constitutionnel démocratique (RCD) qui a vu la totalité de ses listes validées, M. Brahim s’est «étonné de constater que la plupart des listes de partis naissants et d’autres proches du pouvoir aient été validées».
Il a dénoncé un «traitement à deux poids, deux mesures préjudiciable à la crédibilité des élections», appelant les autorités à «rectifier le tir tant qu’il est encore temps». Le ministère tunisien de l’Intérieur a réagi à cette contestation en exprimant son étonnement. Dans un communiqué transmis à l’Associated Press, il fait observer qu’il n’est pas évident que toutes les listes électorales présentées par le Mouvement «Ettajdid» doivent être validées sans vérification de leur conformité aux dispositions du code électoral.