ALM : Pourriez-vous nous révéler la teneur de la convention que le CCDH a signée avec le ministère de l’Habitat ?
Ahmed Herzenni : La teneur de cette convention consiste dans le fait que le ministère de l’Habitat s’engage avec le Conseil consultatif des droits de l’Homme à contribuer à la restauration d’un certain nombre de centres de détention secrète et à leur transformation en complexes socioculturels où sera préservée la mémoire et où seront également abritées certaines activités socio-économiques. Cette initiative s’inscrit dans le cadre de l’exécution des recommandations de l’Instance Equité et Réconciliation (IER), notamment en ce qui concerne la réparation collective.
Quels sont les centres de détention secrète qui seront concernés par cette initiative ?
A priori, tous les centres de détention secrète sont concernés. Mais nous allons nous concentrer en 2009 sur trois de ces centres : Derb Moulay Chrif, Kalaât Mgouna et Agdz. Ce qui explique le choix de ces lieux, c’est en partie le hasard. Il se trouve que le ministère de l’Habitat s’est engagé dans des actions dans les provinces où se trouvent ces trois centres. Et nous allons profiter de sa présence sur le terrain.
Quelle contribution apportera le CCDH pour la mise en œuvre du projet de restauration des anciens lieux de détention secrète ?
Le CCDH va s’occuper de l’élaboration des études nécessaires à l’accomplissement de cette œuvre, tandis que le ministère de l’Habitat va concentrer une partie de son budget pour la réalisation des travaux de restauration. Et nous comptons en cas de besoin sur le ministère de l’Economie et des Finances pour compléter le financement. Nous comptons par ailleurs sur le ministère de la Culture pour apporter son savoir-faire architectural.
Quelle symbolique revêt cette initiative ?
Nous voulons transformer ces lieux qui évoquent l’emprisonnement, la souffrance et la torture, en des lieux qui, tout en préservant la mémoire, deviennent des lieux d’espérance et de développement.
Au nom de la mémoire
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