ALM : Comment évaluez-vous le bilan de la session printanière du Parlement ?
Ahmed Touhami : Le bilan est très maigre sur le plan qualitatif. On peut bien noter un effort au niveau de l’adoption des lois. Mais ceci constitue un gonflement abusif du nombre des lois adoptées puisque ces dernières ne comportent que quelques articles. Je cite aussi l’insuffisance manifeste de contrôle de l’action du gouvernement de la part des parlementaires. Une insuffisance imputable au gouvernement puisque les ministres ne répondent pas souvent aux invitations des commissions parlementaires. Aussi les questions écrites des parlementaires restent souvent sans réponse. Je note aussi la quasi-absence d’une diplomatie parlementaire.
Pouvez-vous nous donner un exemple récent de ce «gonflement» que vous pointez du doigt?
Je note dans ce sens les trois propositions de lois de l’USFP, de l’Istiqlal et du Mouvement populaire pour abroger la loi portant sur les tribunaux communaux et d’arrondissements. L’adoption de ce genre de proposition n’a aucun poids et ne pourrait pas entrer en vigueur tant que la réforme de la justice n’a pas eu lieu. Pourquoi donc s’acharner à supprimer cette loi ?! Le PAM et le PJD ont failli faire tomber cette proposition de loi, mais malheureusement il nous fallait juste quelques voix.
Que pensez-vous de l’absentéisme ?
Je dirai que le problème de l’absentéisme se pose plus chez le gouvernement et les députés de la majorité que chez l’opposition. Les ministres s’absentent ou ne viennent pas aux commissions. Ou encore quand ils viennent, ils donnent des promesses qu’ils ne tiennent pas. Alors, que c’est de la responsabilité des ministres et des députés de la majorité d’être présents et de donner l’exemple.