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Alerte du Centre antipoison : La «Ferraga», une pratique à bannir

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Le Centre antipoison du Maroc ( CAPM) tire la sonnette d’alarme  sur la «Ferraga». Cette alerte a été lancée après deux cas de décès survenus chez des enfants suite à l’ingestion de mixtures de plantes conseillées par une «tradipraticienne». Les Ferragas qui sont pour la plupart des femmes âgées et analphabètes  poursuivent leurs pratiques en toute inconscience. Elles sont particulièrement présentes dans la région  de Marrakech- Tansift-El Haouz et opèrent à domicile ou dans les souks. Leurs honoraires ne dépassent pas les 30 DH ( consultations et traitements compris). Les Ferragas considèrent leurs pratiques comme un don divin transmis de génération en génération. Devant le taux important d’analphabétisme chez ces guérisseuses, la transmission orale de ces connaissances aboutit à la perte d’une grande partie de l’information et par conséquent la possibilité d’erreurs diagnostiques et surtout thérapeutiques aboutissant à des conséquences graves. Quant aux facteurs qui  déterminent le recours à ce type de soins, il y a lieu de relever la croyance en la médecine traditionnelle et l’insatisfaction du traitement médical. Les «Ferragas»  prétendent traiter chez le nouveau-né et les nourrissons plusieurs symptômes et pathologies notamment les troubles digestifs, neurologiques, respiratoires, les infections dermatologiques, la fièvre, les cris incessants…Le traitement par scarifications et les mixtures par voie orale sont les plus utilisées. Elles  appliquent ainsi des points de feu et des scarifications avec un matériel très rudimentaire. A noter que les scarifications se font souvent à l’aide d’un rasoir qui n’est pas stérilisé mais juste lavé à l’eau entre deux «opérations». Celles-ci  se font généralement au niveau du bas ventre. Quant aux mixtures administrées aux enfants, celles-ci contiennent  plusieurs  plantes (Harmel, Nigelle, Cannelle, Fenugrec, Clou de Girofle, Cresson Alénois, Safran, Cumin, Romarin..) associées à l’huile de cade, des poils d’animaux et vertèbres animales. Le CAPM dénonce ces pratiques et attire l’attention sur leur danger : cicatrices indélébiles, absence d’hygiène à l’origine d’infections bactériennes et virales (hépatite B, virus du sida ..). Les scarifications peuvent également être responsables  d’hémorragies graves surtout chez des enfants hémophiles. Le CAPM pointe du doigt la toxicité des mixtures administrées. L’utilisation à doses élevées du Harmel peut provoquer des troubles visuels, de l’incoordination motrice, des crises d’agitation délirantes ,une insuffisance rénale organique pouvant être mortelle. A ces dangers s’ajoute  le retard au diagnostic et à la prise en charge médicale des pathologies du nouveau-né et du nourrisson. Le CAPM appelle tous les professionnels de santé, les pouvoirs publics, les médias, le tissu associatif à lutter contre ces pratiques, en les interdisant et en menant des actions d’éducation et d’information dans les quartiers populaires et chez les mères lors des consultations pré et post- natales.

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