Société

Algérie : Vers une Constitution révisée pour répondre à la grogne

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Les autorités algériennes envisagent de réviser la Constitution, pour répondre à la contestation sociale et politique en Algérie, encouragée par les révoltes arabes, rapporte la presse algérienne mercredi. Six hauts dirigeants, dont le président Abdelaziz Bouteflika et son Premier ministre Ahmed Ouyahia, se sont réunis à cinq reprises ces derniers jours pour examiner les réformes possibles, affirme, mercredi, le quotidien Le Soir. Selon le journal francophone, citant une source proche de la présidence, «tout dépendra du niveau de la contestation. De sa nature aussi et des formes que cela prendra éventuellement». Le 17 mars, M. Ouyahia a présenté des conclusions, qui s’orientent vers une révision de la constitution algérienne, écrit Le Soir. L’ensemble de la presse algérienne a fait état de ces réunions secrètes depuis plusieurs jours, alors que le président Bouteflika avait annoncé samedi d’importantes réformes «globales», dont «politiques». «Il est presque certain que le président reviendra à l’ancienne formule d’avant novembre 2008, en reprenant la limitation des mandats présidentiels à seulement deux», a indiqué cette source présidentielle au quotidien. Une telle limitation n’influerait pas sur le mandat du président actuel puisqu’elle ne serait applicable après 2014, année électorale présidentielle qui maintiendrait M. Bouteflika. Ce responsable prévoit aussi un renforcement des prérogatives du Premier ministre et du Parlement, ainsi que pour les élus locaux dans le cadre du projet communal actuellement en discussions à l’Assemblée nationale populaire (APN). Deux des membres de l’Alliances présidentielle, le Front de libération nationale (FLN) et le Mouvement de la société pour la paix (MSP, islamique), se sont déjà au début du mois prononcés pour une révision profonde de la constitution. Le secrétaire général du FLN, Abdelaziz Belkhadem, veut «une révision de fond» des textes fondamentaux, adoptés en 1996 dans le contexte des violences de groupes armés islamistes qui ont fait près de 200.000 morts pendant une décennie. Dans l’opposition, de nombreuses voix appellent à un changement du régime. En janvier, une Coordination nationale pour le changement et la démocratie (CNCD) s’est créée dans la foulée des émeutes contre la cherté de la vie qui ont fait cinq morts et plus de 800 blessés.  Vendredi, une Alliance nationale pour le changement (ANC), formée notamment d’islamistes modérés autour de l’ancien chef de gouvernement Ahmed Benbitour, a tenu son premier meeting à Alger. Un Front national du changement (FNC) de citoyens de divers horizons vient également de se créer pour œuvrer en faveur d’un «changement radical et pacifique du régime politique». Enfin, l’opposant historique Hocine Aït Ahmed, président du Front des forces socialistes (FFS), installé à Genève, a envoyé un message aux Algériens pour participer au débat tout juste initié par son parti sur l’avenir du pays. Il demande dans le cadre d’une alternative démocratique et pacifique «une Constitution digne de ce nom» et une véritable vie démocratique. Pour M. Aït Ahmed, «nous n’avons jamais été aussi proches d’en voir les prémisses, portés par des pans entiers de la société».

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