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Allaitement maternel : Une pratique en déclin au Maroc

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Le Maroc célèbre du 1er au 7 août la semaine mondiale de l’allaitement. Organisée dans plus de 170 pays à travers le monde, cette action est destinée à promouvoir cette pratique pour une meilleure santé des nourrissons. L’allaitement maternel constitue le meilleur moyen d’apporter aux nouveau-nés les nutriments dont ils ont besoin. C’est pourquoi l’Organisation mondiale de la santé ( OMS) recommande l’allaitement des nourrissons dans l’heure qui suit la naissance et de continuer à les nourrir exclusivement au sein durant les six premiers mois. Par la suite, les bébés doivent recevoir des aliments complémentaires en sus de l’allaitement maternel qui doit se poursuivre jusqu’à l’âge de 2 ans ou au-delà. Au niveau mondial, moins de 40% des nourrissons de moins de six mois sont allaités exclusivement au sein. Mais qu’en est-il au Maroc ? Cette pratique est en nette recul depuis la fin des années 80. Les Marocaines ont recours à l’allaitement artificiel au détriment de l’allaitement naturel. Selon les statistiques disponibles, le taux d’allaitement maternel exclusif a chuté de 16% en passant de 62 à 46% de 1992 à 1997 et la durée moyenne est passée de 15,5 à 14 mois. Selon les chiffres du ministère de la santé seulement 15% des Marocaines allaitent exclusivement leurs enfants au sein durant les six premiers mois de la vie et la mise au sein précoce n’est pratiquée que par 52% des mères. Si l’on observe les chiffres de l’enquête nationale à indicateurs multiples et santé des jeunes réalisée entre 2006 et 2007 par le ministère de la santé, on relève que cette pratique est plus répandue parmi les enfants du milieu rural (18%) que parmi ceux du milieu urbain (12%).Toujours selon l’enquête, l’allaitement maternel est également plus répandu parmi les enfants dont les mères sont de niveau d’instruction primaire (14%) que parmi les enfants dont les mamans ont un niveau d’instruction secondaire (8%). L’allaitement maternel exclusif est plus répandu chez les enfants appartenant aux ménages les plus pauvres (21%) contre 10% parmi les enfants appartenant aux ménages les plus riches. Le recul de cette pratique a suscité l’intérêt du ministère de la santé qui dans son plan d’action 2008-2012 a encouragé l’allaitement maternel en tant que moyen naturel de protection de la santé de l’enfant et de la maman. Le département de la santé a lancé plusieurs actions pour faire face aux difficultés liées à cette pratique et ce à travers l’aménagement d’espaces appropriés dans le lieu de travail des mamans allaitantes. Plusieurs facteurs expliquent ce déclin de l’allaitement maternel au Maroc. Parmi ceux-ci, il convient de relever le développement de l’industrie alimentaire avec la mise sur le marché des laits pasteurisés, des laits concentrés et en poudre, les préoccupations d’ordre esthétique, la non montée laiteuse, le manque de soutien psychologique de l’entourage et l’activité professionnelle. Le stress, la fatigue et l’ angoisse de la mère influent sur la qualité de l’allaitement et diminuent la sécrétion d’ocytocine, hormone qui intervient dans la production de lait. Selon l’OMS, la malnutrition est responsable d’environ un tiers des décès chez les enfants de moins de cinq ans. A noter que plus des deux tiers de ces décès, qui sont souvent liés à des pratiques d’alimentation inappropriées, surviennent durant la première année de vie.

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