Société

Amazighité : L’IRCAM à l’heure du bilan

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Le Maroc célèbre, cette semaine, la deuxième commémoration du discours royal d’Ajdir, le 17 octobre 2001, relatif à la création de l’Institut Royal de la Culture Amazighe (IRCAM). Le discours historique de SM Mohammed VI a été prononcé devant les Représentants des différentes composantes de la nation, notamment les partis politiques et les acteurs de la société civile. Si la création de l’Institut Royal de la Culture Amazighe a été décidée, il y a deux ans, ses organes n’ont commencé effectivement à se réunir qu’en septembre 2002. Les locaux de l’IRCAM n’ont été investis qu’en mars 2003. En somme, « les conditions de travail ont été assez difficiles au début », indique Mohamed Sallou, membre de l’IRCAM. Malgré cela, le bilan de l’Institut n’est pas négligeable. Il est même encourageant. Les deux principaux chantiers de l’IRCAM à savoir la codification de la graphie Tifinagh et l’intégration de la langue amazighe dans l’enseignement ont nécessité un effort considérable aux membres de l’IRCAM. Aujourd’hui, la codification est fin prête. Mieux. Dans les quinze prochains jours, l’IRCAM publiera une étude très intéressante sur la graphie Tifinagh. Cette étude, intitulée « Tirra: aux origines de l’écriture au Maroc », a été réalisée par deux archéologues, Abdelkhalek Mjidi et Mustapha Nani ainsi qu’un antropologue, Ahmed Skounti. Et pour ce qui est de l’intégration de l’amazighe dans le système éducatif national, il est bon de rappeler que 317 écoles primaires marocaines ont commencé en septembre dernier des cours d’amazigh. « Pour cela, 1.000 enseignants et inspecteurs sont mobilisés pour mener à bien cette mission », précise M. Sallou. Le livre scolaire, destiné à accompagner cet enseignement, est, lui-aussi, fin prêt. « Il ne reste plus qu’à l’imprimer et cela sera réalisé dans les prochains jours », annoncé Mohamed Sallou. Celui-ci assure que l’ensemble de ces ouvrages seront distribués gratuitement aux élèves qui suivent des cours de Tamazight dans les 317 écoles publiques à travers tout le Maroc. L’apport de l’IRCAM ne s’arrête pas là. En effet, lors d’une rencontre nationale sur le théâtre amazigh, organisée en juin dernier, les membres de l’IRCAM ont décidé de préparer un festival national du théâtre amazigh. Dans un élan de proximité, l’IRCAM a décidé d’organiser ce festival hors de Rabat, peut-être à Nador ou à Al Hocaima. Cette initiative s’inscrit dans le cadre de la politique de promotion des arts et de la culture amazighe. Des négociations ont été à cet effet entamées avec le ministère de la Communication et la direction de la TVM pour l’encouragement de la production et la diffusion des oeuvres amazighes. En matière littéraire, l’IRCAM a consacré une enveloppe importante pour un projet assez intéressant. Il s’agit de compiler tous les adages, les contes et autres proverbes amazighs pour les publier dans un seul et même ouvrage qui sera intitulé, « Histoire de la littérature Amazighe ». Pour ce faire, l’IRCAM a signé des contrats avec plus d’une centaine de jeunes diplômés chômeurs, actifs dans le domaine associatif amazigh, pour recueillir sur le terrain toutes ces expressions qui illustrent la pensée amazighe. Parallèlement, l’IRCAM est en passe de préparer un guide des créateurs amazighs. Ce guide rassemblera l’ensemble des peintres, les sculpteurs et autres artistes amazighs. Aussi, l’IRCAM a mis en place, pour six jeunes diplômés chômeurs, un atelier de formation en technique de la photographie. Un deuxième atelier sera bientôt organisé pour ces mêmes jeunes dans le domaine de la vidéo. Puis un troisième atelier sur le montage, la réalisation et l’écriture des scénarios. Chaque année, six nouveaux jeunes profiteront de cette formation. A noter, enfin, que le mercredi 22 octobre, l’IRCAM organise au théâtre Mohamed V un spectacle animé par plusieurs enfants. Il s’agit d’une chorale dans les trois variantes de la langue berbère, le Tachelhit, le Tamazight et le Tarifit.

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