Société

Anarchie à Hay Hassani

© D.R

Contrairement aux attentes des habitants de la préfecture de Hay Hassani, le principe de l’unité de la ville, consacré par la nouvelle charte communale, n’a pas permis à leur arrondissement de bénéficier d’une amélioration de la gestion des affaires locales. Six mois après les élections communales du 12 septembre 2003, cet arrondissement reste aussi marginalisé qu’il l’était avant. « Ici, c’est une commune rurale située dans un périmètre urbain », affirme un habitant. En effet, à Hay Hassani, la première remarque que l’on fait est l’absence de la police. Le dernier agent de circulation que l’on rencontre lorsqu’on se dirige vers cette commune se trouve à proximité du rond-point dit de la RAM sur l’avenue Oum Arrabiaâ. Sur cette même avenue, en allant vers le centre de Hay Hassani, l’on ne retrouve plus aucun policier. Idem pour l’accès à cette commune via l’avenue Ibn Sina où la présence des agents de police se réduit aux deux agents qui organisent la circulation au niveau de l’entrée du siège de la sûreté régionale appelée communément Dar El Hamra. Une fois que l’on dépasse ce point, c’est la circulation la plus anarchique. Aucun respect des feux de signalisation.
Les chauffeurs des grands taxis, qui ont la réputation de ne pas respecter les normes de la circulation, se libèrent de toute inhibition dès qu’ils franchisent ces deux endroits et s’adonnent alors à une course infernale entre eux mettant en péril la vie des citoyens.
« À Hay Hassani, il n’y a pas de police de circulation ce qui fait que les chauffeurs peuvent faire ce qu’ils veulent », se plaint un gardien d’une école primaire dont les élèves ont du mal à traverser la rue à leur sortie de l’école. L’absence de la police de circulation n’est pas le seul problème de cette préfecture.
L’anarchie qui marque l’octroi des autorisations d’exercice de certaines activités professionnelles rend insupportable la résidence dans certains quartiers. Des menuisiers, des mécaniciens et plusieurs autres ateliers situés dans tous les coins de l’arrondissement dont aucune rue ni avenue n’échappe à ce problème. Mais c’est au quartier El Oulfa, que le problème est plus grave. Des ateliers sans autorisation, ni patente, ni aucun indice de légalité exercent en toute impunité défiant toutes les lois. Répartis en plusieurs groupes de ruelles, El Oulfa qui, jadis, était connu pour sa tranquillité, est devenu l’un des quartiers les plus stressants de Casablanca.
Le bruit des ateliers de menuiserie n’arrête pas durant la journée et continue généralement jusqu’à huit heures du soir et ce malgré les multiples plaintes des citoyens. D’ailleurs, à quelques mètres du cercle d’El Oulfa, au groupe Z, des menuisiers exercent sans aucune autorisation. Et si, le travail sur le trottoir est normalement interdit, ces ateliers travaillent même sur la chaussée au vu et au su des autorités locales et à quelques mètres du bureau du super caïd chef du cercle d’El Oulfa.
Les habitants affirment que des dizaines de plaintes ont été envoyées au gouverneur de la préfecture de Hay Hassani et qui sont restées sans aucune réponse. Les habitants affirment d’ailleurs qu’ils n’ont jamais constaté l’existence d’une préfecture qui prend les choses en main en procédant à une véritable administration de l’espace public et en faisant respecter la loi. « L’espoir était né avec le nouveau système de l’unité de la ville car nous croyions que la préfecture allait être gérée de la même manière que celle d’Anfa par exemple, or il n’en fut pas ainsi », affirme l’un des habitants du groupe Z. Pour lui, les choses ont empiré. « Avant, nous pouvions au moins faire pression sur notre élu local pour qu’il intervienne auprès du caïd pour qu’il réagisse à nos plaintes alors qu’aujourd’hui, nous n’avons plus à qui nous adresser et les autorités locales ne donnent aucune suite à nos plaintes », explique-t-il. En somme, Hay Hassani et plus spécialement le quartier El Oulfa souffre d’une anarchie totale en matière de contrôle des autorisations d’ouverture de locaux commerciaux ou d’ateliers et du respect des horaires et des normes d’exercice, ce qui nécessite une intervention urgente des autorités locales.

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