Société

Apprenti-violeurs

Vendredi 5 avril 2002. Dans la matinée. Rachid, 13 ans, et Houcine, 17 ans, sont au poste de la brigade de la Gendarmerie Royale de Ben Yakhlef, à Ben Slimane. «Je ne lui ai rien fait, chef…Je ne sais pas pourquoi il m’accuse…», avance Houcine. Son ami, Rachid, est mineur (la majorité pénale est de 16 ans). Il doit être interrogé en présence de l’un de ses parents.
La procédure pénale l’oblige. Son père occupe un tabouret près de lui. Rachid ne parle pas trop. Il se contente de dire : «Non, je n’ai rien fait !». Seulement deux jeunes qui passaient, le mercredi 2 avril, près de la grotte du mausolée Sidi M’hamed Charki, les ont vus en compagnie de Allal, 7 ans. Celui-ci n’arrête pas de pointer un doigt accusateur sur Rachid et Houcine. Que lui ont-ils fait au juste en cette matinée du mercredi 2 avril ? A quelques mètres de la plage Attilal, Allal joue. Il est seul, mais cela n’a pas l’air de le déranger.
Houcine et Rachid passent près de lui. Le premier s’arrête et son l’interroge : «qu’est ce que tu as ?». «Rien, rien…», lui répond-il avant de se diriger vers Allal. «Salut Allal !». L’enfant lui répond par un salut et un sourire. Ils sont du même quartier. «Que fais-tu là ?», lui demande Houcine. «…Je suis en train de jouer…», lui dit l’enfant. «Viens avec nous pour faire un tour à la plage…», lui demande-t-il. Allal accepte, les accompagne. Ils arrivent à la plage, bavardant et plaisantant. «Allez ! on va aller faire un tour au mausolée Sidi M’hamed Charki», propose Houcine. Rachid qui n’a rien compris accepte et le petit Allal n’y voit aucun inconvénient. Les trois voisins de quartier se rendent vers leur destination, continuent à plaisanter et à se raconter des blagues. Ils arrivent au mausolée, entrent, y font un tour.
Soudain, Houcine leur demande d’accéder à la grotte du mausolée. Ils y entrent. Et c’est là que Houcine se transforme en monstre. Il se jette sur Allal, le frappe, tente de lui ôter les vêtements. Abasourdi, Rachid reste figé. Il ne sait quoi faire et ne peut en croire ses yeux. Allal hurle. Il n’y a dans la grotte personne qui pourrait le sauver. Il résiste, tente de se sauver. Mais en vain. Houcine le retient de force. Allal crie encore.
Et comme s’il venait de se réveillait d’un profond sommeil, Rachid tire son ami, lui demande de laisser Allal tranquille. Mais, coup de théâtre, l’obstination, voire l’obsession de Houcine ont fini, semble-t-il, par avoir un effet contagieux sur Rachid, qui, comme enragé, se jette lui aussi sur Allal, et tente de l’immobiliser avec Houcine. Mais en vain. Bien qu’il soit encore enfant, Allal est robuste. Et il arrive à s’esquiver, et à s’enfuir courant follement, sans destination. Le duo le poursuit mais n’arrive pas à le rattraper. Allal arrive chez lui et raconte l’histoire à ses parents. Ces derniers l’accompagnent chez un médecin. Le lendemain, son père l’accompagne au poste de la Gendarmerie Royale pour déposer plainte. L’enquête commence et les deux amis se sont arrêtés. Ils ont nié les charges retenues contre eux. Chacun d’eux tente de se disculper. Ils ont nié même être en sa compagnie le mercredi 2 avril. Mais deux témoins confirment qu’ils les ont vus en sa compagnie. Lundi 8 avril, le duo a été remis au procureur général près la cour d’appel de Casablanca.

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