Le projet proposé par l’instance européenne avait pour objectif la création d’une centaine de coopératives dans la région rurale du Souss afin d’aider les femmes de la région qui s’adonnent à des activités liées à la production et à la commercialisation de l’huile de l’arganier à mieux profiter de cette activité. Ainsi, les femmes de la région devaient s’associer dans des coopératives spécialisées dans les différentes étapes de la production de l’huile d’arganier allant du ramassage au concassage et finissant par la commercialisation.
Le budget alloué par Bruxelles à ce projet était de l’ordre de 12 millions d’euros. L’Etat marocain et les coopérants devraient y participer avec un pourcentage ne dépassant pas les 2.5% du budget total ce qui présente une grande opportunité pour la région. D’autant plus que le programme avait un double objectif : celui de protéger l’arganier et promouvoir l’auto-emploi de la femme rurale dans cette région.
Pourtant, trois ans après, aucun projet de coopérative n’a encore vu le jour. L’explication est simple. C’est l’ex-ministre, El Khalifa, qui dirigeait le département ayant la tutelle sur les coopératives qui avait ordonné aux responsables de l’Office de développement de bloquer tous les projets de création desdites coopératives. Son argument était que c’est son département qui devait gérer le budget des 12 millions d’euros accordés par l’UE. Il est à signaler que l’Agence de développement social (ADS) qui avait été choisie par les experts de l’UE pour diriger ce projet ce qui n’avait pas plu à M. El Khalifa. Selon des sources informées, il y aurait plus de 66 coopératives qui ont déposé leurs dossiers auprès de l’ODECO depuis plusieurs mois et dont El Khalifa avait refusé de signer l’agrément et qui risquent d’être privées à jamais de la subvention européenne car l’UE risque de retirer son offre dès la fin 2004.