Les Marocains figurent parmi les étrangers les plus nombreux en Belgique. En 2013, ils étaient 83.271 à être établis légalement derrière les Néerlandais (143.977), les Français (153.413) et les Italiens (157.426). C’est ce qui ressort du rapport du Centre belge pour l’égalité des chances et la lutte contre le racisme intitulé «Migrations et populations issues de l’immigration en Belgique».
Selon le document, les Marocains représentent la principale nationalité non-européenne présente en Belgique (28,5% du total des non-Européens au 1er janvier 2013) suivis des Congolais (6,9%), des Américains (3,9%), des Chinois (3,6%) et des Algériens (3,4%). Pourtant, les auteurs du rapport notent que depuis une vingtaine d’années, la population de nationalité marocaine a diminué très nettement, de la même façon que la population turque.
Par ailleurs, le rapport relève qu’au cours des deux dernières décennies, les Marocains constituaient la première nationalité en termes d’obtention de la nationalité. Cela dit, la part des Marocains tend à se réduire depuis plusieurs années. Ils représentaient 40% des nouveaux Belges en 1998, alors qu’en 2012 cette proportion n’est plus que de 20%.
À elles trois, les nationalités marocaine, turque et italienne sont les principales nationalités d’origine des nouveaux Belges. En 2012, elles représentaient respectivement 20, 8 et 7% de l’ensemble des changements de nationalité enregistrés en 2012, soit plus d’un tiers des acquisitions de l’année.
Il faut aussi relever qu’au cours de ces deux dernières décennies, la population d’origine marocaine a augmenté en passant de 151.265 personnes en 1991 à 279.694 en 2010, soit un accroissement positif de 85%. Au cours de la même période, la population de nationalité marocaine a diminué et depuis le début des années 2000 elle est en stagnation.
Une autre caractéristique importante de cette nationalité est le fait qu’on enregistre actuellement davantage de personnes nées au Maroc (peu importe leur nationalité actuelle) que de personnes de nationalité marocaine.
Pour ce qui est des refoulements, le rapport mentionne que 157 décisions ont été prises en 2012 et 131 ont été effectives. La majorité des décisions de refoulement sont motivées par l’absence d’un motif de voyage et de conditions de séjour claires. En 2012, cela concernait près de 54% des décisions.
Vient ensuite le fait que le document de séjour, le visa ou le permis de séjour, ne sont pas ou plus valables (32,5%). Dans 8% des cas, la décision était motivée par un manque de moyens de subsistance. Quant aux arrestations de Marocains et d’Algériens en situation irrégulière, leur nombre a augmenté depuis le début de l’opération de régularisation fin 1999, jusqu’en 2004. De 2004 à 2007, ces arrestations n’augmentent plus et semblent même diminuer pour finalement repartir à la hausse à partir de 2008.
Le rapport mentionne à ce sujet que les arrestations des ressortissants d’Afrique du Nord et plus principalement des Algériens et des Marocains expliquent la hausse du nombre total d’appréhensions de ces dernières années. En 2012, les arrestations d’étrangers en situation irrégulière concernent en majorité des Nord- Africains (50%), suivis par des Asiatiques (19%), des personnes issues des 13 nouveaux États membres de l’UE (9%), des pays tiers européens (9%), des pays d’Afrique subsaharienne (7%) et des pays latino-américains (3%).