L’Education nationale fait appel au privé. C’est l’une des mesures phares annoncées par Rachid Belmokhtar, ministre de l’éducation nationale et de la formation professionnelle. Il ne s’agit pas bien évidemment d’une privatisation de l’enseignement public.
En effet, l’année en cours sera l’année de l’introduction du partenariat public- privé dans le secteur de l’enseignement. Le ministère ambitionne de faire émerger dès cette année «un nouveau modèle économique et pédagogique de l’enseignement privé». Les responsables assurent cependant, qu’il n’est pas question de substituer les écoles privées aux établissements scolaires publiques dans le cadre d’une démarche «complémentaire».
Plus concrètement, la tutelle prévoit la mise en place d’un réseau d’écoles privées partenaires avec le ministère de l’éducation nationale sur la base d’un contrat public–privé. Un contrat qui doit permettre à l’Etat de mettre à la disposition des opérateurs privés des écoles publiques vides ou inutilisées de sorte à «encourager l’offre et la demande dans le domaine de l’enseignement et assurer une meilleure équité dans l’accès à l’école». Les mesures prioritaires annoncées par le ministère concernent aussi la diversification de l’offre pédagogique à l’échelle nationale. Le ministère prévoit dans ce sens l’élaboration d’un programme national de l’offre éducationnelle. Un programme qui doit être décliné sur les plans régional et local.
Fini les coups de pouce
Le ministère compte, par ailleurs, introduire plus de rigueur dans le système de notation. Durant de longues années, une politique de coups de pouce permettait à de nombreux élèves d’accéder aux niveaux d’enseignement suivants sans avoir pour autant la moyenne. Rachid Belmokhtar semble décidé à en finir avec cette pratique. Une moyenne sera exigée pour chaque élève avant de passer à la classe ou au niveau suivant. Pour l’enseignement primaire, le seuil minimum est fixé à 5/10 alors que pour les collèges et les lycées la moyenne est de 10/20. Il faut préciser, cependant, que même la moyenne ne garantira pas seule à l’élève un accès automatique au niveau supérieur. Une appréciation des connaissances de base (langues, calcul,…) sera également prise en compte par les enseignants.
Le ministère compte introduire progressivement ce système dans l’enseignement public avec la perspective d’une généralisation dans deux années et ce, dès la rentrée scolaire 2017-2018. Ce changement s’accompagnera d’une refonte totale du contenu pédagogique des quatre premières années de l’enseignement primaire. En gros, le ministère veut axer l’enseignement dans ces niveaux sur les connaissances de base avec la mise en place en parallèle d’un système d’évaluation des connaissances acquises.
Formation professionnelle au primaire
L’enseignement primaire sera ainsi le point axial de la réforme mise en œuvre. Les petits écoliers seront, dans ce sens, appelés à découvrir les métiers de la formation professionnelle dès le primaire. Le ministère introduira des travaux pratiques et des nouveaux contenus pédagogiques dans les écoles primaires pour donner l’occasion aux élèves de découvrir les métiers dès le jeune âge. Des visites dans des entreprises ainsi que l’invitation de professionnels issus de différents secteurs d’activités à rencontrer les élèves dans les écoles sont également annoncées par les responsables.
Dans les collèges et lycées, l’éducation nationale compte proposer carrément des parcours professionnels aux élèves intéressés pour les aider à choisir et définir leurs orientations professionnelles futures.
Cette mesure devrait permettre de réduire à terme le nombre des élèves qui quittent l’école sans formation.
Enfin, il sera question pour le gouvernement de mettre en place des centres sportifs et d’autres culturels avec des équipements adaptés permettant aux élèves de développer leurs capacités physiques mais aussi créatives.