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Benwahoud : «il y a un potentiel à développer»

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ALM : Vous êtes courtier en assurance depuis trente ans. comment définissez-vous cette profession ?
Faraj Mohamed Benwahoud : Le courtier est un intermédiaire agréé par le ministère des Finances, un commerçant patenté et, enfin, le mandataire des assurés. Sa mission d’assureur-conseil consiste en l’accompagnement des assurables dans l’identification, l’analyse et l’évaluation de leurs risques avant leur transfert vers les compagnies d’assurance. Le courtier a aussi un rôle socio-économique dans la mesure où il contribue à introduire dans la culture du citoyen, la nécessité d’épargner et de transférer les risques de responsabilité de leur patrimoine et des personnes vers les compagnies d’assurance. Introduire cette culture contribue au financement de l’économie. Les transferts de risques contribuent à faire éviter aux familles de se retrouver à découvert et de ne pas pouvoir rebondir en cas de problèmes.

Quel est le chemin à suivre pour devenir courtier ?
L’accès à la profession de courtier en assurance est conditionné par des études supérieures (Licences ou équivalent) ainsi que par un stage de six mois dans une entreprise d’assurance ou chez un intermédiaire. Il faudra enfin être admis à l’examen pour l’obtention de l’agrément. Pour ma part, j’estime que les candidats à la profession doivent répondre à d’autres critères de profils d’ordre managérial, financier et commercial. Pour clore cette question, je suis d’avis à faire évoluer le nombre de nouveaux intermédiaires au même rythme que celui de l’évolution de notre chiffre d’affaires qui est actuellement de 1,5 milliard de dollars pour 900 intermédiaires.

Qu’ en est-il de l’environnement législatif du métier de courtier en assurance ?
Le secteur qui n’avait plus connu depuis 1977 de réelles avancées sur le plan légal et réglementaire a subi une réforme en profondeur à travers la loi portant code des assurances. Tout en rendant hommage à tous ceux, administrations comme privés, qui ont contribué à la finalisation de ce texte, il faut noter que l’évolution des modes de distribution dans différents produits et services nous impose de revisiter quelques articles du code concernant cet aspect du secteur. Nous sommes confortés dans cette position par la nécessité d’offrir un service de proximité pour améliorer notre organisation et contribuer ainsi au développement de notre métier. La marge de solvabilité et les règles prudentielles introduites dans le code soulignent l’intérêt du législateur quant à la sécurité financière des assurés.

Pourquoi les courtiers marocains cherchent-ils des alliances à l’extérieur du territoire national ?
Nous assistons au développement plus marqué de l’interactivité des économies mondiales depuis l’avènement de l’OMC. Nous constatons par ailleurs une délocalisation Nord-Sud des industries européennes, arabes et américaines. Nous relevons dans le même ordre d’idées, l’attractivité du Maroc due en partie à sa stabilité politique mais aussi au retour sur investissement (rentabilité) généré. Ces paramètres incitent de nombreux entrepreneurs et investisseurs à accompagner notre pays dans la construction et la mise en place des projets structurants. C’est pour ces raisons que nos confrères étrangers et nous-mêmes ont pris conscience de l’intérêt à développer une synergie en faisant jouer pleinement notre complémentarité dans le but de satisfaire nos clients et de développer nos portefeuilles respectifs.

Comment appréhendez-vous le devenir du secteur ?
Un certain nombre d’entreprises d’assurance, arabes, européennes et américaines, ont formellement émis le souhait de s’implanter au Maroc. Pour nous, ceci est un gage d’attractivité. Deuxième élément à souligner, à la fois porteur d’optimisme, et traduisant les difficultés du secteur, la faiblesse du chiffre d’affaires des assurances. Il y a donc un énorme potentiel à développer.

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