Le parti islamique du Mouvement de la société pour la paix (MSP) a démenti mardi que son président, l’ex-ministre algérien Bouguerra Soltani, ait fui la Suisse où un juge souhaitait l’interroger suite à une plainte pour torture, comme l’avait affirmé l’ONG suisse Trial. «Le MSP dément globalement et dans le détail et de façon catégorique» les informations selon lesquelles M. Soltani «a fait l’objet d’une tentative d’arrestation en Suisse et qu’il a fui ce pays» pour échapper à la justice, a indiqué ce parti dans un communiqué. Selon le MSP, M. Soltani est arrivé jeudi dernier en Suisse à l’invitation de la Ligue des musulmans de Suisse et a quitté ce pays samedi à bord d’un vol de la compagnie publique algérienne Air Algérie. L’ONG Track impunity always (Trial), auteur de la plainte, avait indiqué lundi que M. Soltani avait échappé à la justice suisse qui souhaitait l’interroger sur des faits présumés de tortures. «Il y a dû avoir une fuite car les autorités cantonales fribourgeoises auprès desquelles nous avions porté plainte le 12 octobre n’ont pas trouvé Bouguerra Soltani samedi à Fribourg (centre) où il devait se rendre», a expliqué à l’AFP le président de Trial, Philip Grant. L’ONG, basée à Genève, accuse l’homme politique algérien d’avoir dirigé et participé à une séance de torture, le 1er juillet 2005, alors qu’il était ministre d’état. «Cette séance de torture était dirigée contre Nouar Abdelmalek, qui était alors chef du service du Commissariat politique, et qui avait refusé lui-même de participer à des séances de torture», selon M. Grant. Trial a eu connaissance il y a dix jours que Bouguerra Soltani devait se rendre dans le canton de Fribourg, en Suisse, pour participer à une conférence de la Ligue des musulmans de Suisse le 17 octobre.