Société

Bouregreg : Sentissi fait de la résistance

Un véritable bras de fer oppose, actuellement, le maire de Salé, Driss Sentissi, en sa qualité d’homme d’affaires et non comme élu, à la société SABR Aménagement, filiale de la CDG. Dans le cadre du grand projet d’aménagement de la vallée du Bouregreg, une mission dévolue à la société SABR, des pourparlers officieux ont eu lieu, entre les deux parties, pour déterminer le sort réservé au complexe touristique « Temps Vert », situé sur la rive slaouie, à l’embouchure du fleuve.
Avant de relater les principaux points de cette affaire, qui ne fait que commencer d’ailleurs, rappelons que SABR Aménagement a déjà eu affaire à Driss Sentissi, dans le cadre d’un projet d’habitation, Azzahra II, aménagé lui-aussi sur la rive du Bouregreg. Les travaux du lotissement, effectués par Sentissi, ont été entièrement approuvés par toutes les administrations compétentes, y compris l’agence urbaine de Rabat-Salé. Toutefois, sur ordre du wali, cette dernière a refusé de délivrer des avis favorables pour l’octroi des permis de construire aux acquéreurs. « Je me suis retrouvé entre deux feux: celui des personnes qui ont acheté des lots de terrain et celui de la banque auprès de laquelle j’ai contracté le crédit nécessaire à l’aménagement d’Assahra II », explique Driss Sentissi, dans un entretien accordé à ALM.
C’est dans ce contexte, pour le moins délicat, que l’homme d’affaires a entamé ses premières négociations avec SABR Aménagement. « Des pourparlers qui se sont soldés par la signature d’un accord », affirme Sentissi, tout en précisant: « Je n’ai réalisé aucune plus-value dans cette affaire, bien au contraire. Alors que le prix de revient était de 870 DH/m2, la CDG ne m’a offert que 800 DH/m2. Mais, sous la pression de la banque et des acquéreurs, j’ai été contraint d’accepter ce prix ».
Les mésaventures de Sentissi avec SABR Aménagement ne s’arrêtent pas là. « Même ce fameux accord qui prévoit également l’octroi aux acquéreurs de lots de terrain de remplacement n’a pas été respecté par la CDG », poursuit Sentissi. D’ailleurs, il n’est pas exclu que les acquéreurs, qui se retrouvent avec un terrain qu’ils n’ont pas la possibilité de construire, fassent appel à la Justice.
Alors que l’affaire Ezzahra II n’a pas encore été résolue, Sentissi et SABR Aménagement se sont retrouvés autour d’une même table (au siège de la préfecture de Salé) pour discuter du complexe touristique  » Temps Vert ». Dans ce projet, en cours de finalisation, Sentissi n’est qu’un actionnaire. Situé dans un site d’une rare beauté, « Temps Vert » aspire à jouer un rôle central en matière touristique et de divertissement dans la ville de Salé. Il est composé d’un hôtel 4 étoiles, autorisé par le ministère du Tourisme (90 chambres, 24 suites, magasins, salle polyvalente, court de tennis, deux piscines dont une couverte et chauffée…), plusieurs restaurants et cafés, un night-club…
A cause de l' »inadéquation » de son projet avec le plan d’aménagement élaboré par la société SABR, Sentissi est gentiment appelé à l’abandonner son projet. Le Temps Vert sera bien évidemment démoli. S’il a fait preuve de souplesse, pour ne pas dire de faiblesse, dans le cadre de l’affaire Azzahra II, Sentissi n’est pas prêt à agir de la même façon en ce qui concerne «le Temps Vert». « Je n’ai pas l’intention de baisser les bras, dit-il. J’irais même jusqu’à demander un arbitrage royal ».
Pour sa part, Essakl Lemghari, le DG de SABR Aménagement, a été contacté par ALM, afin de lui permettre de se prononcer sur ce litige. Toutefois, il a préféré ne rien déclarer. Rappelons que le projet de loi n° 16/04 relatif à l’aménagement et à la mise en valeur de la vallée du Bouregreg vient d’être à peine déposé au Parlement. Son examen risque d’être houleux. Si la création de l’Agence Spéciale Tanger-Méditerranée est passée comme une lettre à la poste, celle de SABR, par contre, s’annonce déjà difficile.

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