Un pouvoir militaire constitue par définition un danger pour le peuple qui le gouverne même s’il est sous couvert d’une république démocratique. Partout dans le monde ce genre de régimes sont autoritaires, violent les droits humains les plus élémentaires et dilapident l’argent des contribuables qu’ils voilent par une démocratie maquillée. Jamais une junte militaire n’a suivi le processus démocratique pour céder le pouvoir aux électeurs sauf dans le cas d’un coup de force d’une fraction de cette même armée. Depuis le coup d’Etat contre Ben Bella en 1964, notre voisin l’Algérie n’a jamais échappé à la main secrète de l’armée.
Le monde entier sait que derrière Bouteflika et avant lui Zeroual et Benjdid, ce sont les militaires qui détiennent les véritables commandes de l’Etat. A preuve l’Algérie vit depuis plus d’une décennie une guerre civile destructrice qui a fait des dizaines de milliers de victimes. Ce qui est encore plus grave , c’est que tous les rapports des ONG, voire des livres d’officiers dissidents pointent du doigt nommément des généraux algériens.
L’aspect militaire du régime algérien ne souffre donc d’aucun doute même si Bouteflika essaye d’afficher une certaine liberté qui ne dépasse pas le discours démagogique. L’autre preuve de l’autoritarisme algérien, c’est cette hantise à abriter sur son sol et armer les séparatistes du polisario. Une animosité et une pratique qui vont à l‘encontre d’une clause bien définie qui interdit l’hébergement des dissidents dans un pays de l’UMA. Mais l’on sait que nos voisins de l’Est en républicains révolutionnaires avérés ont tellement peur de notre monarchie, qu’ils préfèrent dépenser un argent fou dans l’armement que d’assurer le bien-être de leur peuple. Outre les intérêts personnels des génaux, la manne du pétrole sert plutôt les marchands d’armes américains, chinois ou russes. L’option révolutionnaire de l’Algérie ne fonctionne qu’avec le Maroc puisque ce pays consent à l’installation de bases américaines sur son territoire.
Pis encore, les généraux algériens installent depuis plus d’une décennie un programme nucléaire qui ne cache aucunement ses objectifs militaires. Malgré les sonnettes d’alarme déclenchées par l’AIEA, les pays occidentaux et beaucoup d’experts dont les Américains, les militaires algériens n’ont pour autant arrêté leur production de plutonium. Ils ont de quoi fabriquer plusieurs bombes atomiques sans que cela n’ébranle la sérénité de notre gouvernement même après la signature récente d’un accord dans ce domaine avec la Chine. C’est étrange mais au moment même où l’Iran et la Libye dévoilent leurs secrets atomiques aux Américains, personne n’ose sermonner l’Algérie. Si l’on a compris depuis longtemps la raison de l’Intérêt d’Etat des Etats-Unis avides de pétrole et de gaz algériens, on reste sidérés devant le peu d’intérêt que suscite le danger nucléaire chez nos décideurs. Pourtant nos voisins militaires font tout pour continuer à fabriquer le plutonium dans le secret en refusant à l’AIEA de procéder à tout contrôle surprise.
En attendant, les deux centrales nucléaires sont en train d’être consolidées en mégawatts de plus en plus consistants et dangereux. Et ce n’est pas leur douce appellation « Paix » et « lumière » qui va atténuer les risques d’une dangereuse nucléarisation de la région au détriment du pacifisme marocain.