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Cancer et Covid-19 : Les centres d’oncologie sont au front aussi !

© D.R

Au Maroc, les oncologues s’affèrent pour limiter les risques de contamination de personnes à risques comme les maladesen cours de chimiothérapie.

La crise sanitaire bouscule les habitudes dans le monde. Pour les centres oncologiques aussi. Les recommandations de l’OMS ont été adressées et chaque pays les adapte en fonction de ses moyens. Au Maroc, les oncologues s’affèrent pour limiter les risques de contamination de personnes à risques comme les malades en cours de chimiothérapie. Les détails.

«Notre priorité est de continuer à traiter nos patients sans les exposer à un quelconque risque», déclare Dr Naoual Bouih, radio-oncologue au centre d’oncologie Kindy. Des mesures draconiennes ont été mises en place et les oncologues se réunissent très tôt le matin pour staffer (discuter les cas scientifiquement pour décider du protocole à suivre) tous les patients qui sont en cours de traitement pour voir s’ils peuvent ajuster leurs traitements.

«Le traitement curatif demeure mais on va essayer de limiter les chimiothérapies les plus agressives car elles sont des immunodépresseurs. De même pour la radiothérapie qui se fait de manière journalière, les protocoles sont changés dans la mesure du possible pour éviter les allers et venus des patients. Quand on peut augmenter les doses et diminuer le nombre de séances, on le fait», précise l’oncologue.

Les séances de radiothérapie, aussi toxiques pour le corps, pourront ou non, selon l’organe à atteindre, être condensées (augmentation du temps d’exposition aux rayons et diminution du nombre de séances) tout en respectant le protocole initial en fin de cure. «A titre d’exemple, dans le cas du sein, la démarche est tout à fait possible sans aucun problème de toxicité alors que pour l’appareil ORL, c’est impossible de prolonger les séances de radiothérapie», explique le médecin spécialiste.   

Pour protéger les patients vulnérables, en cours de traitement, plusieurs décisions ont été prises dans le cadre de leur gestion quotidienne. «Déjà tous les rendez-vous pour les contrôles médicaux ont été arrêtés, ce qui fait que les salles d’attente, aérées, sont presque vides. Elles sont uniquement réservées aux urgences et aux patients en cours de traitement. Nous avons également espacé les rendez-vous pour la radiothérapie», poursuit le médecin.

Autre mesure pour protéger les malades vulnérables, l’interdiction d’accompagnateur  à l’intérieur des espaces de soins. Dans la même logique, certaines portes d’accès à l’établissement ont été fermées pour canaliser les flux humains. Une seule porte où le patient est soumis au thermomètre à infra rouge. Si la température est normale, le malade rentre dans le circuit normal pour recevoir ses soins. Si au contraire, il a de la fièvre, il sera installé dans une salle d’attente, adaptée où un questionnaire envoyé par les autorités lui sera administré pour suivre la procédure adoptée dans le cas de cette pandémie.   

Par ailleurs, les patients reçoivent tous des attestations de traitement pour pouvoir se rendre au centre oncologique et recevoir les soins mais ils doivent par la suite prendre les mêmes précautions de confinement que le reste de la population. L’oncologue attirera l’attention sur cet aspect dérogatoire qui ne doit pas laisser la liberté aux patients d’aller se promener après leur cure de traitement.

Pour l’heure les patients suivant leur traitement dans ce centre adhèrent complètement aux consignes. Car leur vie en dépend.

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Les mêmes mesures qu’en France …

En France, les pratiques sont similaires. Pour éviter les contaminations surtout chez les personnes affaiblies sur le plan immunitaires, des mesures ont immédiatement été mises en place dans les centres oncologiques. Une étude chinoise publiée le 14 février dernier sur la revue scientifique Lancet Oncology a fait ressortir, en effet, que  les malades de cancer infectés par le Covid-19 auraient des complications respiratoires plus importantes surtout s’ils ont subi une chimiothérapie ou une chirurgie les mois précédents.

Le temps de brassage dans les salles d’attente n’existe presque plus. Les recommandations à l’Hexagone sont pour l’administration des médicaments par voie orale quand cela s’avère possible. La voie intraveineuse exposant plus le malade. Les protocoles seront revus. C’est bien dans ce sens que Pr Ivan Krakowski, l’un des membres du groupe de travail (10 oncologues) au Haut conseil de la santé Publique en France, a affirmé au magazine en ligne roseup que «dans des situations exceptionnelles avec une mise en tension des services on sera amené à privilégier un traitement plutôt qu’un autre. Ces adaptations se feront au cas par cas en s’assurant qu’il n’y a pas de perte de chance pour le patient. L’idée étant qu’entre deux risques, il faut choisir le moindre».

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