Société

Casablanca : La place des Nations Unies toujours dans l’oubli

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Casablanca. Une métropole au vrai sens du terme. Capitale économique et symbole de modernité et de progrès d’un pays toujours en voie de développement, aujourd’hui la ville blanche est le théâtre de plusieurs chantiers destinés  à l’embellir davantage et à la mettre au goût du jour. Toutefois, à quel prix ? Car, Casablanca a une «Histoire». Ses symboles sont toujours là et essaient de tenir le coup, tant bien que mal, face au temps et à l’ingratitude des Hommes. Parmi ses fameux symboles, la place des Nations Unies,  sa coupole et son passage sous-terrain. Tous les Casablancais la connaissent et l’appellent «Kora Ardia» (planète terre). Avant, ce point incontournable était connu pour son histoire sa beauté et son utilité. Bien qu’il ne date que des années 70, cette œuvre d’art fut rapidement adoptée et intégrée dans la conscience commune casablancaise. Sa position, des plus stratégiques, marquait le point de rencontre de deux facettes de la ville, à savoir l’ancienne et la «nouvelle» médina.  Le passage sous-terrain était destiné, lui, à faciliter le déplacement des piétons dans cette zone. Dans le passage, il y avait un kiosque, un tabac, un poste de police, un espace aéré, beaucoup de verdure et une fontaine au centre, pile au-dessous de la coupole, où les citadins venaient jeter une petite pièce pour le plaisir, pour faire un vœu ou tout simplement pour faire comme les autres. «On avait pour habitude de lancer des pièces de 5, 10 ou 20 centimes dans la fontaine. Plus il y avait de pièces plus la fontaine scintillait ce qui la rendait encore plus belle», confie les larmes aux yeux Bouchaib, un Casablancais de presque soixante ans, avant de poursuivre : «Ce qui était beau à l’époque, c’est qu’on n’avait pas d’argent, mais nous allions quand même lancer une pièce chacun, parce que c’était beau à voir et nous voulions contribuer à la beauté de notre ville… cela nous rendait tout simplement fiers».  Aujourd’hui, le constat est désolant. Toufik, un Casablancais de 56 ans, parle avec nostalgie d’un Casablanca propre, bien organisé et qui n’avait pas grand-chose à envier aux grandes capitales occidentales. «Je regrette amèrement les toilettes publiques qui rendaient un grand service aux gens. il y en avait aussi dans ce passage. Comme il n’y en a plus maintenant, le gens se lâchent à côté, ce qui donne ce triste résultat qui ne reflète en aucun cas les habitudes des Casablancais». «Dommage. L’odeur est insupportable, les lieux sont mal fréquentés, en plus sa donne pile sur un grand hôtel très fréquenté! Mais quelle image des Marocains veut-on donner ?», S’insurge Moustapha, un vieux casablancais résident au Etats-Unis depuis dix ans, en visite au Maroc. Bref, il semblerait que la conscience des citadins est toujours présente. Pourquoi alors en arriver là ? Il faut savoir que cela fait des années que le projet de réhabilitation de la zone est sur la table. Et c’est la BMCI, dans le cadre de la rénovation de son siège social, qui a remis le sujet au goût du jour au début des années 2000. Chose faite. Le passage est fermé en 2002, et sa remise en état est lancée conjointement entre le conseil de la ville de Casablanca et la banque pour plus de trois millions DH. On pouvait  voir à l’époque des affiches montrant le futur passage, avec ses boutiques, ses kiosques, et même un café terrasse. Les escaliers et les murs avaient même été recouverts de marbre et le projet semblait en bonne voie. Toutefois, c’était vendre la peau de l’ours avant de l’avoir tué. Peu de temps après, l’ours et son odeur sont réapparus. Les sans-abri commençaient à squatter l’endroit qui s’est rapidement transformé  en dépotoir, toilettes publiques, et lieu de crime et de désolation. En 2005, de nouveaux travaux avaient démarré, puis se sont arrêtés en 2006. Toutefois, les exploitants ne se sont pas bousculés pour prendre la gestion du passage le condamnant ainsi, une nouvelle fois, à l’abandon. Des associations de quartier, notamment de l’ancienne médina, ont tenté de faire vivre l’endroit en organisant certaines activités comme des tournois de football, notamment pendant le mois de Ramadan. Mais c’était peine perdue puisque la situation empirait de jour en jour. Et ça continue jusqu’à aujourd’hui.

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