Société

Casablanca ou le défaut de sécurité

Hay Moulay Rchid dans la préfecture de Ben M’sik Sidi Othmane à Casablanca est un quartier pratiquement particulier. Populaire et populeux. Mais la particularité de ce quartier réside dans l’insécurité et la malpropreté, sous toutes leurs formes. Du rond-point de Hay El Falah jusqu’à la route de Sbit, la même constatation est de mise. Le quartier présente tous les inconvénients d’une agglomération périphérique, ou d’un bidonville délaissé et qui peut ainsi devenir malfamé. Une simple visite sur place suffirait pour s’enquérir de l’état des lieux. S’agissant de la saleté, force est de constater qu’elle est devenue envahissante. M’hamed F., 40 ans, résidant à Hay Sadri, depuis vingt ans, souligne que « les points noirs abondent un peu partout à tel point que la propreté est devenue exception. Cet état de choses favorise le climat aux mouches, moustiques et autres cafards et rats. Lesquels constituent des vecteurs de maladies virales. Souvent, nous sommes obligés de ne plus ouvrir les fenêtres pour empêcher les odeurs nauséabondes qui se dégagent des monticules de détritus, à côté des murs, assaillant l’odorat. Les choses ont dépassé le seuil de l’urgence sans que les élus de la commune n’entreprennent le moindre geste de restauration ».
Les habitants du quartier, issus pour la plupart d’entre eux des vieux bidonvilles ou de la campagne lors de l’afflux migratoire pendant les saisons de sécheresse, se sont abandonnés à son train-train quotidien infernal et immuable, supportant ses nuisances et sa pollution, n’ont pas trouvé une autre solution alternative. « On le sait, la situation est plus dramatique notamment pour nos enfants qui grandissent dans cette atmosphère. Au plus bas âge, ils entendent dans les rues des termes vulgaires et choquants et assistent même à des bagarres entre des malfrats le soir. Mais nous n’avons pas les moyens d’aménager ailleurs. », déplore Allal B. 50 ans, résidant au quartier Hmara, depuis sa naissance.
On ne peut parler de sécurité, elle est tout simplement inexistante, notamment à la nuit tombée. Dans les parages de ce quartier, la conception de la sécurité est propre au secteur. Dans les ruelles, elle est « assurée » par les « sbires » du quartier. Ces derniers se connaissent entre eux et chacun opère dans sa zone.
Les vendeurs clandestins d’alcools « Guerrabas » exercent leur activité au vu et au su de tout le monde. Les agressions et le vol forment le lot quotidien des habitants. Une fille qui tarde le soir, pour une raison ou une autre, est appelée à entretenir de bons rapports avec le « capo » du coin, quitte à lui payer une bouteille de temps en temps. Le manque d’éclairage public et les nids-de-poule parsemés un peu partout compliquent la tâche des éléments de la police. De plus, les services de sécurité ne disposent pas d’assez d’effectifs pour exercer un contrôle réel des lieux. Les malfaiteurs, devenus maîtres des lieux pendant la nuit, se livrent parfois à cause d’un simple conflit à de véritables batailles en utilisant sabres, et toutes sortes d’armes blanches. Le comble est que ce sont ces malfaiteurs qui conduisent les campagnes électorales des élus. Pis encore, si l’élu n’a pas leur caution il ne peut pas se présenter dans leur circonscription.

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