Depuis le démarrage de cette campagne, samedi dernier, seuls sont visibles des passages « furtifs » de simples « journaliers » affectés à la distribution des tracts de leurs « candidats-employeurs ». Les mandataires des listes donnent l’impression de se préserver, de ne pas se presser pour courtiser l’électorat et d' »économiser » leurs forces pour les jours d’avant-clôture.
Certains de ces salariés occasionnels, arborant des badges avec leur nom et celui du parti pour lequel ils mènent campagne, accomplissent la besogne du porte-à-porte en faisant l’éloge du mandataire de telle ou telle liste. D’autres, par contre, se contentent de remettre les tracts sans trop de conviction, cherchant à liquider le plus vite possible les paquets, parfois même en les jetant dans un coin de rue, pour aller dénicher un autre repreneur. Saïd, un jeune chômeur attablé au café Al Amal, à derb Soltane, a vite fait de trouver une explication à cette « timidité » électorale. « Les candidats éprouvent de la honte à entrer directement en contact avec les électeurs, surtout qu’ils ne peuvent plus ressasser les mêmes promesses non tenues des précédentes consultations », dit-il d’un air convaincu. d’ailleurs, comme pour confirmer les dires de cet électeur sceptique, les emplacements réservés à l’affichage, badigeonnés à la chaux pour l’occasion, sont restés pratiquement inexploités à part quelques affiches en couleurs, par-ci et par-là. Mais, pour une fois, poursuit-il, « nous sommes les maîtres du jeu » car les candidats ne peuvent plus acheter les voix des électeurs dans une circonscription plus grande. Et c’est sur l’analyse des programmes, qu’il espère « détaillés » et non-plus « généralistes », qu’il décidera de voter.
En attendant que les candidats changent de stratégie électorale dans les prochains jours en discutant directement avec leurs électeurs pour les convaincre, les Casablancais se délectent encore de soirées footballistiques des Coupes africaines et européennes offertes par les deux chaînes de télévision nationales ces jours-ci.