Société

Chantage à tous les étages

© D.R

Couturière, Fatima, âgée de trente-six ans, disposait d’un local au quartier Maârif à Casablanca. Ses clients l’appréciaient et attestaient qu’elle exerçait son métier avec conscience. A cause de sa récente maladie, les frais d’hospitalisation et de médicaments ont pesé lourd sur son budget.
Une situation qui l’a poussée à recourir à ses amis pour lui prêter de l’argent. Et pourtant sa situation matérielle ne semble pas
s’améliorer puisqu’elle fait appel à d’autres bienfaiteurs.
En effet, Fatima a frappé à la porte de l’un de ses meilleurs clients. Le mari de la cliente s’appelle Al Âllali. Très admiré pour sa générosité, il n’hésite jamais à tendre la main à ceux qui ont besoin. D’ailleurs, il finance un centre de dialyse à Nador.
Fatima le connaissait puisqu’il se rendait chez elle de temps en temps pour récupérer les habits de sa femme et de ses filles. Elle a décidé d’aller chez lui et le solliciter pour la soutenir financièrement.
Après avoir écouté son histoire, l’homme a fait preuve d’humanité et de grande générosité. Il lui offre 4 mille dirhams. Mieux, il lui a promis une aide financière régulière. En début du mois de février 2005 et plus précisément quelques jours avant la fête du sacrifice, elle lui a demandé de l’aider pour acheter un mouton et quelques médicaments. De très bon cœur, il lui offre 4 mille dirhams en espèces. À sa surprise, elle a refusé de recevoir de l’argent en espèce et lui a demandé de lui donner un chèque. Sans hésiter ni demander la raison de vouloir un chèque, il le lui rédige naïvement.
Samedi 26 février 2005. Vers 22h. Le téléphone portable d’Al Âllali sonne. C’était Fatima à l’appareil. Elle lui demande de la rejoindre chez elle au n° 164 boulevard d’Anfa, parce qu’elle est gravement malade et a besoin de lui pour l’emmener chez un médecin. Sans trop penser, le bienfaiteur est monté dans sa voiture, quitte Berrechid à destination de Casablanca. A son arrivée, il téléphone à Fatima.  Rapidement, elle descend du 13ème étage où se trouve son studio. Devant Al Âllali, elle fait semblant d’être gravement malade. Quand il s’est apprêté à la conduire vers sa voiture, elle lui a demandé de l’aider à marcher jusqu’à l’ascenseur de l’immeuble pour retourner chez elle chercher une serviette. Une fois au rez-de-chaussée, un gaillard les a attaqués avec un couteau à la main. Il les a menacés de les tuer s’ils n’obéissent pas à ses ordres.
Il les a conduit au13ème étage. En tremblant, Fatima ouvre son studio. Al Âllali scrute l’homme qui se pointe devant lui. Il ne sait plus quoi faire. Le jeune gaillard leur ordonne ensuite de monter au lit, se dévêtir et s’embrasser. Ils ont obéi sans contester. Et il a commencé à les photographier. Après quoi, le jeune voyou a commencé à faire du chantage à Al Âllali.
En échange de son silence, il exige une grande somme d’argent.  Al Allali avait peur que sa famille qu’il adulait tellement apprenne ce qui s’est passé. Bien qu’il est innocent, il s’incline et accepte de verser de l’argent au maître chanteur. Ce dernier exigeait une somme de 1.500.000 dirhams. Mais M. Al Allali trouve que c’est une grande somme et lui réplique qu’il ne pouvait pas payer tout cet argent. Après de longues conversations, M. Al Allali accepte de lui verser 1.200.000 dirhams.
Ainsi, il signe trois chèques, deux de 50 mille dirhams et un de 20 mille dirhams. Après quoi, le jeune gaillard a tenu Fatima par le bras et l’a conduite vers la cuisine. M. Al Allali le supplie de la laisser tranquille. Mais en vain. Quelques secondes plus tard, Fatima commence à crier. Il ne savait plus quoi faire. Cet incident l’a troublé. Un moment plus tard, le jeune gaillard s’approche de M. Al Allali et commence à le frapper violemment. Il crie sur son visage que les signatures apposées sur les chèques ne sont pas les siennes. Il signe alors trois nouveaux chèques. Avant de le relâcher, il lui demande de lui verser l’argent en espace le lendemain matin pour recevoir les chèques. Et c’est Fatima qui devrait recevoir l’argent.
Le jour «J», Al Âllali tire une somme de 700.000 dh de la Banque populaire, agence Yacoub Mansour, à Casablanca et les remet à Fatima. Une semaine plus tard, le maître chanteur contacte M. Al Allali pour lui demander de verser le reste de la somme. Cependant, il a été arrêté quelques jours plus tard dans une autre affaire de coups et blessures.
Entre temps, le bienfaiteur a déposé plainte devant la police. Les éléments du premier groupe de la police judiciaire préfectorale de Casablanca ont entamé leurs investigations. Un travail de fourmi qui a été soldé par l’arrestation de Fatima. Celle-ci était derrière toute cette histoire de chantage. Elle demandait à son complice de la photographier avec le bienfaiteur dans des positions érotiques pour lui demander une rançon.
Quand elle est arrêtée, elle a craché le morceau tout en expliquant que l’appareil photo ne contenait pas de film. Elle a avoué qu’elle a acheté une maison à Mohammedia d’une somme de 160.000 dirhams à son complice. La maison a été saisie et le reste de la somme de 700.000 dh a été restitué au bienfaiteur.

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