Société

CHU Ibn Sina : La trêve syndicale

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Lors d’une série de réunions tenues avec le ministre de la Santé, Mohamed Cheikh Biadillah, les syndicats n’ont cessé de rappeler l’absence totale de dialogue entre les médecins et infirmiers des établissements hospitaliers de la capitale et la direction du Centre Hospitalier Universitaire (CHU) Ibn Sina. Cette dernière chapeautant plusieurs hôpitaux de la région Rabat-Salé, dont l’hôpital Ibn Sina (HIS) qui vient de fêter sa cinquantième année.
Les syndicats reprochent au directeur, le professeur Wajih Maâzouzi, par ailleurs chef du service cardiologie à l’HIS, sa mauvaise gestion du CHU et la marginalisation des médecins syndicalisés. A la suite de nombreuses plaintes parvenues au gouvernement dans ce sens, le Pr. Maâzouzi a entrepris de rencontrer les représentants des différentes centrales syndicales afin « d’apaiser le climat et d’ouvrir une nouvelle page dans la relation qui lie la direction aux partenaires sociaux ».
Pour ce faire, Maâzouzi a préparé une « convention » qui devrait sceller ce nouveau partenariat. Cette convention, qui reprend un certain nombre des revendications des centrales, prévoit notamment le détachement d’employés du CHU à l’action syndicale, l’ouverture d’un local pour chaque syndicat au sein du CHU, bref, Maâzouzi s’engage à respecter l’ensemble des libertés syndicales. En matière de ressources humaines, toujours, le directeur du CHU accepte que la règle des 4 ans soit appliquée aux affectations. « Il est injuste qu’un employé débute sa carrière dans un service d’urgence et y reste jusqu’à la retraite », souligne un responsable de l’UMT-Santé. Par ailleurs, bon nombre de médecins revendiquent la transformation des hôpitaux, notamment le HIS, en établissement public doté de la personnalité morale et de l’autonomie financière. Aujourd’hui, la loi 37-80 relative à la création des CHU, dote le directeur du CHU de larges attributions. Certes, il peut déléguer certains de ses pouvoirs aux médecins chefs des hôpitaux, mais dans la pratique le bras de fer entre les deux fait rage.
L’exemple de Rabat est donné en modèle. Non seulement, Maâzouzi est Directeur du CHU, mais il est également chef de service cardiologie. Il est juge et partie, en quelque sorte. Résultat: les chefs de services (et pas seulement le Pr. Maâzouzi) se sont transformé en véritables autocrates. C’est la raison pour laquelle des médecins ont avancé l’idée de promouvoir la notion de « l’Hôpital Commun ». A cet effet, la fonction de chef de service doit être redéfinie en tant que gestionnaire intégrant une vision globale, dans l’intérêt de l’hôpital et des patients. Aujourd’hui, nous ne sommes pas encore là. Mais l’initiative du Pr. Maâzouzi de nouer un partenariat réel avec les syndicats doit certes se solder par des réalisations concrètes, mais elle doit surtout être le point de départ d’une véritable réforme du CHU Ibn Sina. En tout cas, les syndicats semblent avoir reçu le message de Maâzouzi. Pour prouver leur bonne foi, ils éviteront dans les prochains jours d’aborder les résultats du fameux rapport d’audit sur la gestion catastrophique du CHU, ni d’exiger la démission du directeur. Ce n’est que partie remise, disent certains.

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