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Chwat : «il faut réduire la zone piétonnière»

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ALM : Quelles sont les failles de l’organisation juridique du transport de fonds au Maroc ?
Jean-Christophe Chwat : À l’instar de tous les pays du monde, la légalisation sur le transport de fonds est réactive. C’est toujours en réaction à des incidents comme ceux qui se sont produits ces derniers jours que des textes de loi sont élaborés en concertation avec les différents acteurs du secteur. En France par exemple, Brinks a été, avec les autorités compétentes, derrière la sortie de décrets qui haussent le niveau d’armement des employés, qui spécifient avec plus d’exactitude le type de véhicule utilisé et qui changent les polices d’assurance. Le Maroc, lui, reste un pays très sûr. Le niveau d’attaque y est extrêmement faible. L’incident qui a eu lieu, il y a une dizaine de jours à Marrakech, est le premier acte de vol dont Brinks a été victime en sept années d’activité dans le Royaume.

Comment sécuriser alors un métier jugé à risques ?
À notre niveau, nous avons fait le choix d’avoir trois agents par fourgon blindé. Ce qui n’est pas le cas d’autres acteurs du secteur. Avec un chauffeur qui ne descend pas du camion, un garde qui veille à la sécurisation du chemin piétonnier – zone qui sépare le fourgon de la zone de livraison – et un messager qui transporte les fonds. La faiblesse se situe au niveau de cette zone piétonnière. Et c’est la faille qui a été exploitée lors des derniers événements. Il faudrait d’abord équiper les agents en armes. Il est vrai que la législation marocaine est très stricte à ce sujet. Mais les armes dont il pourrait être question ne doivent pas nécessairement être à feu. Des bombes lacrymogènes ou des matraques élévatrices ou non peuvent très bien jouer ce rôle de dissuasion en cas d’attaque. Le débat qui devrait être initié dans ce sens, et qui mettrait autour d’une même table convoyeurs de fonds, Groupement professionnel des banques marocaines, Bank Al Maghrib et les autorités compétentes, pourrait trancher.

Qu’est-ce que vous proposez pour remédier aux failles existantes ?
Je citerais l’exemple de la France pour répondre à cette question. Suite à de nombreux cas d’attaque, de nouveaux décrets ont vu le jour pour réglementer la zone de stationnement devant les agences bancaires par exemple. Une manière de minimiser le risque de cette zone piétonnière. À Marrakech, notre fourgon a été obligé de stationner très loin de son lieu de livraison et ce à un moment de grande affluence due aux vacances. Il faudrait également insister sur la formation des agents. Des incidents comme ceux qui ont survenu dernièrement nous rappellent tous à la plus grande vigilance.

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