Société

Colloque international à Rabat : La recherche scientifique contribue au développement socio-économique

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Le CSEFRS s’emploie à concevoir les outils et les instruments appropriés pour conduire l’évaluation de la recherche scientifique en vue de faire les recommandations de nature à hisser le niveau de la recherche nationale

«Il est attesté que l’évaluation de la recherche est devenue un outil indispensable de la bonne gouvernance et d’aide à la prise de décision des politiques publiques dans le domaine de la recherche scientifique et technique». Les propos de Omar Azziman, mercredi à Rabat, lors de l’ouverture du colloque international consacré à l’évaluation de la recherche scientifique, sont judicieux au moment où l’importance de cette recherche ne cesse d’être exaltée de par le monde. Le Maroc, lui, dispose au sein du Conseil supérieur de l’éducation, de la formation et de la recherche scientifique dont le conseiller royal est le président, d’une instance nationale d’évaluation.      

Apport pour le développement socio-économique

Comme le précise M. Azziman, le Conseil s’emploie à concevoir les outils et les instruments appropriés pour conduire l’évaluation de la recherche scientifique en vue de faire les recommandations de nature à hisser le niveau de la recherche nationale, accroître son efficacité et à augmenter son impact socio-économique. D’où l’intérêt de l’événement qui se veut d’inspirer les bonnes approches et les outils pertinents pour la pratique de l’évaluation de la recherche. «Nous ne cherchons pas à évaluer pour évaluer, mais plutôt à évaluer pour que la recherche scientifique puisse contribuer au développement de notre pays», souligne-t-il. Le conseiller royal ne manque pas de rappeler la vision royale qui appelle à repenser le modèle de développement du pays. Aux yeux de M. Azziman, ce modèle est tributaire de la grande mutation de toute notre économie vers celle du savoir entre autres. «L’enjeu est, par conséquent, d’arrimer la recherche scientifique et l’innovation à toutes ces dimensions, seules à même d’apporter les vraies solutions et les progrès nécessaires à une telle mutation, laquelle doit aller de pair avec la régionalisation avancée», enchaîne-t-il.

L’impératif de l’évaluation

La sociologue et directrice de l’instance en question, Rahma Bourqia, met à son tour l’accent sur le développement. «La recherche joue un rôle primordial dans le développement et le progrès du pays et son intégration intelligente dans l’économie du savoir. Couplée avec une éducation de qualité et une formation performante, elle favorise l’extension du capital humain et la création d’emploi», estime-t-elle. Cependant, cette recherche ne peut être sans évaluation. Celle-ci étant, selon l’intervenante, un moyen pour apprécier l’état de la recherche, identifier ses contraintes et promouvoir sa qualité. «L’évaluation de la recherche connaît actuellement une montée en puissance avec la nouvelle gestion publique, corollaire du principe de bonne gouvernance», poursuit-elle. Cette nouvelle gestion publique est, selon ses dires, basée sur des résultats et sur l’impératif de performance. «L’évaluation, en se basant sur le principe de quantifier pour objectiver, s’arme de technicité, d’instruments, d’outils et d’indicateurs chiffrés pour quantifier la qualité», avance Mme Bourqia. Pour mesurer cette qualité, il faudrait, d’après elle, interroger les indicateurs dans le contexte de la production de la recherche. Aussi, il faudrait interroger le contexte de certains pays qui limitent la portée de certains indicateurs. «Toute la région du monde arabe, dont une part importante de la production est en langue arabe, a peu accès aux revues indexées à l’échelle internationale et échappe ainsi à la mesure», indique-t-elle. Un constat assez intéressant puisque la recherche se fait dans les pays avancés en anglais, une langue devenue de savoir.

Ce que pensent les experts invités

Rencontré lors du colloque qui se poursuit jusqu’à aujourd’hui jeudi, Olivier Bonneau, représentant du Haut conseil de l’évaluation de la recherche et de l’enseignement supérieur, échange autour de l’expérience de son pays. «En France, nous essayons d’évaluer les laboratoires avec un regard bienveillant pour les faire évoluer mais aussi avec une exigence assez forte de façon à mettre en place une communauté nationale dans chacun des domaines et essayer de développer des bonnes pratiques de recherche, d’animation en laboratoires et en termes de production par rapport aux standards internationaux. Nous avons des experts internationaux qui interviennent dans notre évaluation», déclare-t-il. Et de préciser également que des experts marocains se rendent vraisemblablement en France pour y évaluer les laboratoires. A propos de son regard sur l’économie de la connaissance, il estime qu’un travail de recherche à très haut niveau est à décliner vers le monde économique par des liens forts à travers la formation de qualité, la collaboration avec les entreprises autour de contrats de recherche. C’est ce transfert qui va, à ses yeux, générer une plus-value économique, voire sociale. 

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