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Comment Azziman veut revaloriser les enseignants

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Deux nouveaux rapports préparés par le Conseil supérieur de l’enseignement

«L’emploi par contrat des enseignants sans formation serait vain! Cela est désolant!». Les propos du représentant de l’Association marocaine des cadres d’orientation et de planification éducatives, lors de la présentation, mardi à Rabat, du rapport consacré par le Conseil supérieur de l’éducation, de la formation et de la recherche scientifique (CSEFRS) à la mise à niveau des métiers de l’éducation, de la formation, de la recherche et de la gestion, sont pertinents. Ils le sont de par l’intérêt important de la formation pour l’exercice du métier censé être «professionnalisé». Et c’est là l’objet du rapport du conseil.

Professionnaliser le métier d’enseignant

L’objectif de cette professionnalisation est, selon Hassan Esmili, directeur du pôle des études et recherches au conseil, qui s’exprimait autour des piliers de la qualification, de «rendre au métier son lustre d’antan». La professionnalisation, en tant que premier pilier, consiste, à ses yeux, à également maîtriser le métier avec une «réflexivité».

Il rappelle par l’occasion que le conseil prépare, de plus, deux rapports autour de la formation et l’enseignement supérieur. A propos de la formation, M. Esmili précise que le conseil considère l’établissement scolaire en tant que partie prenante essentielle à celle-ci. Concernant l’enseignement supérieur, il estime que «le titulaire de doctorat n’est pas qualifié à être professeur. Le professeur d’enseignement supérieur a besoin de professionnalisation». Le directeur s’exprime également autour du travail de l’enseignant censé être, dans l’établissement scolaire en tant que deuxième pilier de la qualification, «communautaire» au moment où il est solitaire en réalité. «C’est l’un des points de faiblesse», enchaîne l’intervenant. M. Esmili ne manque pas d’aborder la formation continue dont il faut, selon ses dires, «assumer la responsabilité». L’évaluation étant le troisième pilier. Dans ce sens, l’interlocuteur parle d’auto-évaluation par l’établissement et l’enseignant. Cela étant, le directeur rappelle également le lancement d’une nouvelle étude pour détecter davantage les besoins du système éducatif.

70% de retraités à l’horizon 2030

L’objet du rapport du CSEFRS concerne, selon Mohamed Dali, président de la commission permanente des métiers de l’éducation, de la formation et de la gestion au conseil, «320 acteurs éducatifs et 13.000 cadres de l’enseignement supérieur».

Selon ses dires, ce rapport intervient dans un contexte marqué par des difficultés dans les structures éducatives.

«70% seront retraités à l’horizon 2030», poursuit M. Dali. Le président précise également que ce rapport concerne 54.000 contractuels et 25% de l’ensemble des fonctionnaires du système éducatif. Le président rappelle par l’occasion que «la loi-cadre relative à la mise en œuvre de la réforme du système éducatif est dans un stade avancé». A propos du rapport, il indique que celui-ci tient également compte des métiers de l’avenir.

M. Dali ne manque pas de soulever des problématiques exprimées dans cette publication. C’est le cas du manque de cohérence entre les besoins et les attentes des cadres éducatifs et de l’irrégularité des formations entre autres. Des problématiques qui ont trouvé un écho dans les piliers de la qualification.

Recommandations

Le conseil recommande, comme le précise M. Esmili, la décentralisation en gestion tout en veillant à combler le manque en ressources humaines. Le CSEFRS appelle également à l’adoption d’une approche pour la mise en œuvre basée sur la globalité, la contractualisation, la concertation et l’expérimentation avant la généralisation. Le conseil recommande également l’élaboration d’un plan d’action sur les court et moyen termes consacré aux actions prioritaires. Il s’agit, entre autres, de qualifier les acteurs actuellement en exercice; combler les besoins en cadres éducatifs, lancer la qualification des établissements et mettre en place progressivement les conditions appropriées, matérielles, juridiques pédagogiques.

Le conseil appelle également à encourager les initiatives au niveau local en élaborant des programmes régionaux de formation et de qualification. Le tout en garantissant les droits des acteurs éducatifs. De plus, le rapport recommande, comme le précise M. Esmili, la consolidation de l’indépendance des établissements scolaires.

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Les leviers de la professionnalisation

Comme le précise M. Esmili, cette professionnalisation se base sur un cadre référentiel national des missions et des compétences des acteurs éducatifs et des valeurs de la mission éducative.

Ce cadre comprend une définition des rôles et des missions des différentes catégories d’acteurs œuvrant dans le système national d’éducation, de formation et de recherche scientifique, ainsi que les compétences nécessaires pour assumer ces rôles et ces missions. Quant à la qualification à l’exercice des métiers de l’éducation, de la formation, de la gestion et de la recherche elle est articulée autour de principes à l’instar de la détermination des normes et des spécifications précises à l’accès aux métiers et à leur exercice.

Le 3ème levier étant la promotion du rôle des associations professionnelles et des syndicats dans la professionnalisation des acteurs éducatifs, à travers leur soutien et le renforcement de leurs capacités.

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