Société

Comment monter son affaire sans bourse délier

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Qui n’a pas rêvé de créer « sa petite entreprise » ? Pendant trop longtemps, ce fut un parcours du combattant propre à décourager les plus téméraires. Aujourd’hui, fort heureusement, les procédures de création d’entreprise ont été considérablement allégées et simplifiées, ce qui rend le projet beaucoup plus attractif.
Une initiative gouvernementale est en train de changer la vie de milliers de jeunes Marocains. Il s’agit de « Moukawalati » : un programme ambitieux pour les jeunes porteurs de projets qui vise la création à l’échelle nationale de 30.000 petites entreprises sur une période de trois ans et quelque 90.000 emplois pour la même période si chaque entrepreneur en crée un minimum de deux.
A première vue, l’entreprise peut sembler bien pompeuse. Mais, tenez-vous bien, depuis le lancement des inscriptions en juillet dernier, les guichets « Moukawalati » fonctionnent à plein régime. Les jeunes diplômés sont en effet nombreux à saisir l’occasion au vol. Et c’est la bousculade au niveau des guichets, notamment à Casablanca. «Nous étions étonnés de l’engouement des jeunes pour ce programme», avait souligné Mustapha Mansouri, ministre de l’Emploi et de la Formation professionnelle, lors d’une récente rencontre. Par ailleurs, et selon Hafid Kamal, directeur général de l’ANAPEC, le nombre d’inscrits a atteint 6262, en moins de trois mois. Les dossiers de 1191 d’entre eux ont été présélectionnés, dont 414 qui ont également passé le cap de la sélection.
Les projets sont variés, de l’atelier de menuiserie ou de mécanique, au cybercafé, en passant par les structures de téléphonie ou d’informatique… Selon M. Kamal, ce sont les commerces de proximité et les services qui prédominent. Il s’agit généralement de petits projets dont le but principal est de créer une activité. C’est l’occasion pour tous ceux qui, ayant un problème de financement mais désireux de s’en sortir, de s’installer à leur propre compte tout en participant à la résorption du chômage des jeunes et à la création des richesses. « Moukawalati » ne cible en effet pas exclusivement des projets inédits ou novateurs. Il est destiné aux jeunes désireux de créer une activité génératrice de revenus. La priorité est accordée aux diplômés de l’enseignement supérieur et de la formation professionnelle ainsi qu’aux bacheliers. Le programme vise aussi à intégrer progressivement les activités informelles dans des TPE structurées.
Aujourd’hui, on peut dire que les conditions sont réunies pour attaquer de front et concrètement le phénomène du chômage des jeunes. Les mécanismes et les leviers sont là. Les fonds aussi. L’enveloppe budgétaire consacrée à ce programme s’élève à quelque 10 milliards DH, dont 300 millions DH réservés au budget d’accompagnement, avec des prêts à très long terme, accordés à des taux préférentiels. Par ailleurs, la Primature, le ministère de l’Emploi et de la Formation professionnelle, le ministère du Commerce et de l’Industrie, l’Anapec, l’OFPPT, les associations de microcrédit, les banques,… bref, tous les organismes sont impliqués dans la réussite de cette mission.
Du côté des banques, l’engagement se veut total. Par ailleurs, le ministère fait preuve de rigueur pour tout ce qui concerne les délais de délibération. Ainsi, un délai de 21 jours a été imposé aux banques pour donner une réponse définitive aux créateurs d’entreprises quant à l’approbation ou au rejet de leur projet. Rappelons que «Moukawalati» permet aux porteurs de projets d’accéder à des crédits bancaires allant de 30.000 à 250.000 DH par personne, avec la possibilité pour deux associés de présenter un projet. L’Etat accordera une avance de 10% des fonds, plafonnée à 15.000 DH dès l’admission du business plan.
L’accès à ces services de financement est assuré dans des guichets d’aide à la création d’entreprises (GACE), implantés dans la Chambre de commerce, les délégations régionales de l’OFPPT ainsi que dans des structures mises en place par des associations de microcrédit. La mission des GACE est, pour rappel, l’accueil, l’accompagnement dans l’élaboration de leur business plan et le suivi du projet, un an après sa création. L’Etat verse 10.000 DH d’honoraires à ses structures pour chaque projet mené à terme.

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