La femme. Symbole de la grâce, de la sensualité et de la pudeur dans une société marocaine qui se modernise à vue d’œil, mais qui porte toujours le poids d’une culture de retenue. Que faire donc d’une enfant dévergondée qui court après le plaisir charnel dans une famille marocaine jusqu’aux os. Ou plutôt, la question est «que peut faire cette jeune femme face à ses désirs incontrôlables et à ses pulsions sexuelles débordantes?». Les cas sont rares, mais ils existent. Qui n’a jamais entendu parler ou rencontré un cas similaire dans son entourage? Plusieurs pathologies psychiques ou physiques sont à l’origine de ce mal être. Concupiscence, nymphomanie, hypersexualité ou encore syndrome d’excitation sexuelle permanente (SEGP). Autant de troubles dont pourrait souffrir une femme X et qui pourraient se manifester à n’importe quel moment de sa vie. Cependant, la société ne pardonne pas. Pourtant les remèdes médicamenteux et thérapeutiques existent, encore faut-il avoir l’ouverture d’esprit nécessaire pour accepter la maladie de cette femme membre de sa famille ou amie et pouvoir l’accompagner dans sa guérison. «Ce que je donnerais pour que ma femme soit toujours prête à me faire des gâteries à toute heure de la journée. Personnellement, avoir une petite malade du sexe à la maison ne me dérangerait en aucun cas», a déclaré Ali, un ingénieur de 42 ans. Or, Ali ne mesure pas ses paroles. Les femmes souffrant de ce genre de troubles non soignés virent dans beaucoup de cas vers la démence. Il est tellement difficile de porter le poids d’une telle tare sociale qu’elles finissent par craquer. Dans une étude publiée en 2008 et portant sur 18 femmes se plaignant du SEGP, selon les critères de diagnostic de cette pathologie, les résultats laissent réfléchir. Ainsi, dans 78% des cas aucun trouble psychiatrique n’avait précédé l’apparition de la symptomatologie et seulement deux femmes de l’échantillon avaient utilisé des anti-dépresseurs et une seule avait remarqué le début des symptômes à l’arrêt du traitement. Aussi, les examens réalisés n’ont révélé aucune anomalie significative chez ces femmes sauf la présence de varices pelviennes chez dix d’entre elles. La majorité des femmes interrogées avaient de grandes difficultés à décrire précisément leurs sensations génitales gênantes, mais la description dans 83% était une «impression de pré-orgasme ou d’orgasme imminent mais qui ne survient pas». Par ailleurs, l’intensité des sensations génitales était plus sévère en position assise chez 72% des femmes. Cette étude démontre la souffrance permanente qui fait le quotidien d’une femme malade. Pour la peine, la dépendance au sexe, n’est pas à confondre avec une sexualité débridée qui peut, elle aussi, dissocier les relations physiques du sentiment amoureux. Une femme contrainte par la maladie n’est pas une femme qui aime le sexe et qui a choisi de multiplier ses galipettes. Donc, indulgence oblige envers cette disgrâce involontaire.
Lexique • Concupiscence • Hypersexualité • Nymphomanie • SEGP |