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Confinement en famille : Trois règles pour «gérer» les bambins

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Les activités en famille sont très souhaitables en cette période. Elles permettent aux parents de mieux connaître leurs enfants et de mieux observer leurs comportements.

Décidément, confinement et enfants ne vont pas de pair. Entre le télétravail, les tâches ménagères et par-dessus tout ce sentiment d’attentisme dans lequel tout le monde baigne… il est vraiment difficile de garder son calme d’autant plus si l’on a des bambins à garder. La situation est inédite pour tous mais pour les parents elle est assez particulière. A aucun moment ils ne sont restés cloîtrés avec leurs progénitures, tête à tête, 24h/24 et ce pour une période indéfinie. Ces retrouvailles imposées par la situation actuelle doivent se faire du mieux que possible dans la sérénité. Ce qui incombe aux parents davantage de tolérance. Pour garder de bons souvenirs de ce rapprochement forcé, il est convenable de respecter quelques règles et de fixer un contrat permettant à chaque partie de vivre cette période dans la bonne humeur. 

Règle n°1 : Ne pas banaliser ni dramatiser la situation

Première consigne sur laquelle insistent les spécialistes, expliquer la situation à l’enfant de façon simple et vraie tout en adaptant le discours à son âge. «L’idéal est d’aider les enfants à comprendre le sens de ce qui se passe actuellement que cela soit par rapport à la peur du virus ou par rapport au confinement lui-même», nous explique Salma Azzaoui, psychiatre psychothérapeute. La praticienne préconise aux parents de poser des questions à leurs enfants pour avoir une idée sur ce qu’ils savent de la maladie ou ce qu’ils ont déjà entendu via les médias et amis: comment l’enfant définit-il le coronavirus? Qu’est-ce qu’il a retenu à ce propos? Et pour quelle raison il se trouve à la maison et non pas à l’école? «Quand l’enfant va comprendre le sens de ce qui se passe, il pourra mieux s’exprimer et sera mieux impliqué dans la démarche qu’on va lui proposer.

Ce qui est important aussi c’est d’accueillir ensemble avec l’enfant ce qu’il va ressentir», souligne la psychothérapeute. Si votre enfant présente des craintes, il est recommandé de l’interroger sur l’origine de cette peur, notamment s’il craint par exemple de mourir ou de perdre un proche ou bien s’il est en colère parce qu’il ne peut pas aller à l’école et ne pas être libre de faire ce qu’il veut. «L’objectif est d’apprendre à l’enfant de parler de ce qu’il ressent», précise Salma Azzaoui.

Une fois ces émotions partagées, les parents sont appelés à les valider quand il le faut et réduire l’intensité de ces appréhensions. «Il faut rassurer son enfant en lui expliquant tout simplement que ce virus ne va pas le tuer, que très peu d’enfants sont touchés par la maladie et qu’une grande partie d’entre eux n’en souffre pas», relève-t-on de la praticienne. Et d’ajouter qu’ «il faut lui expliquer, également, que si on est obligé de rester à la maison, ce n’est pas par peur de mourir mais nous devons nous préserver pour nous protéger et protéger les autres surtout les personnes âgées, en l’occurrence les grands-parents qui sont très fragiles et ne peuvent pas se défendre lorsque le virus attaque leurs corps». Ce qu’il faut retenir de cette règle c’est de répondre au fur et à mesure aux questions de l’enfant de manière très simplifiée sans banaliser ou dramatiser la situation en restant sur son vécu émotionnel et en corrigeant quelques pensées qui viennent dans sa tête avec des informations correctes dont le parent dispose.

Règle n°2: Ne pas «contaminer» l’enfant par les affects négatifs

Pour rassurer nos enfants en cette conjoncture anxiogène, il ne faut pas les «contaminer» par nos affects négatifs. «Les enfants apprennent par le modèle qu’ils voient devant eux plutôt que par la parole. Ainsi, si les parents paniquent et qu’ils rassurent leurs enfants et demandent à ce qu’ils soient calmes alors qu’eux-mêmes sont agités, le message ne passera certainement pas», explique Docteur Azzaoui. La praticienne invite les parents à travailler leur état psychique à l’avance en cherchant les moyens de garder leurs émotions stables. «Il existe plusieurs techniques pour gérer son angoisse qui peuvent d’ailleurs être partagées avec les enfants comme les exercices de relaxation et de respiration. Les parents doivent donner l’’exemple en partageant aussi leurs émotions avec leurs enfants et en leur montrant l’exemple quand ils vont occuper leur temps en faisant des choses utiles. C’est-à-dire tout ce qu’on demande à l’enfant de faire il va falloir qu’on le fasse aussi», indique la spécialiste. Conclusion : pour donner l’exemple, les parents doivent se montrer calmes et programmés en cette période.

Règle n°1 : Faire des activités en famille

Le changement de style de vie brutal que vit l’enfant en ce moment peut lui causer de l’ennui. Une réaction tout à fait ordinaire. «C’est normal d’avoir des réactions d’opposition, de colère et d’irritabilité dans un premier temps. Il faut juste savoir les contenir en expliquant aux enfants qu’ensemble on finira par trouver un moyen pour passer un bon moment même si on est confiné à la maison», apprend-on de Docteur Azzaoui.

Les activités en famille sont très souhaitables en cette période. Elles permettent aux parents de mieux connaître leurs enfants (ce qu’ils pensent et ressentent) et de mieux observer leurs comportements. La praticienne énumère les choses à faire : il faut trouver des jeux que les parents et les enfants puissent appliquer ensemble. De même, il faut pousser les enfants à créer leur propre jeu et à être très créatifs. Il faut également les laisser jouer entre eux et responsabiliser les aînés par rapport aux benjamins. Il faut en outre les féliciter quand il le faut.

Mais ce qui est important c’est de garder un programme quotidien pour l’ensemble de la famille où on va respecter les mêmes horaires ou presque de réveil et de sommeil, de repas, de devoirs, de pauses et de jeu. «Au moment où les enfants sont occupés à étudier, les parents peuvent profiter de ce temps pour travailler et par la suite se promettre de se réunir à un moment de la journée afin de parler chacun de son côté de ce qu’il a fait et de se renforcer mutuellement». L’instauration de système de récompenses brisera, en outre, les longues journées de confinement. Il est préférable de se mettre d’accord à l’avance sur la récompense à gagner et mettre en place des tableaux où on va noter le comportement à adopter par l’enfant. Une fois le contrat respecté l’enfant pourra accéder à sa récompense qui peut être symbolique tels un bravo, un câlin ou une partie de jeu ensemble.

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