Elles promettent une bataille sans relâche
La polémique autour de la gratuité de l’enseignement se poursuit. Les associations des parents d’élèves ne décolèrent pas et comptent mener une bataille sans relâche contre toute atteinte à cette gratuité. Et pour cause, le nouveau projet-cadre n°51-17 sur l’enseignement présenté en Conseil de gouvernement le 4 février 2018 ne fait pas l’unanimité, notamment sur la question de la contribution des familles «aisées» au financement de l’enseignement supérieur et secondaire. «Il est quand même aberrant de demander aux familles de participer au financement de l’enseignement alors que c’est déjà le cas», relève Nourredine Akkouri, président de la Fédération nationale des associations des parents d’élèves du Maroc (FNAPEM).
Selon lui, «c’est à l’Etat de trouver des moyens plus appropriés pour financer l’enseignement et pourquoi pas faire appel aux collectivités territoriales et aux entreprises afin de contribuer au financement de ce secteur vital pour notre pays». Celui-ci pointe du doigt le projet-cadre en mettant en garde contre son application. «Pour nous la gratuité de l’enseignement est la ligne rouge et il est hors de question qu’on touche à ce principe du service public car il relève de l’intérêt général. Cette question concerne toutes les familles marocaines et plus particulièrement la classe moyenne et les familles à faibles revenus», martèle le président de la FNAPEM.
«L’enseignement au Maroc souffre de plusieurs problèmes et au lieu de mettre en place une réforme qui offre un enseignement de qualité à nos enfants, le gouvernement a choisi d’ajouter une charge de plus aux familles», explique-t-il. Et de s’interroger sur les critères qui vont permettre de déterminer le niveau de vie des familles concernées par les frais qui seront instaurés une fois le texte adopté. Dans le détail, le projet prévoit que des frais d’inscription soient payés par les familles aisées, tout en gardant la gratuité pour les classes pauvres, moyennes et en précarité.
De son côté, le gouvernement avait précisé au début du mois courant qu’il ne s’agissait pas de la fin de la gratuité de l’enseignement mais de l’instauration de frais d’inscription à l’enseignement supérieur exclusivement pour les familles aisées. Adopté en Conseil de gouvernement, le texte indique dans son article 45 que l’enseignement supérieur n’est qu’une première étape. Le secondaire qualifiant, à savoir le lycée, sera également touché par cette mesure. Notons que ce texte rentre dans le cadre de la réforme de l’école marocaine pour les 15 prochaines années.