Société

Courrier des lecteurs : Jihane Mohamed, une voix qui se cherche

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Comme tous les artistes lésés, et peu médiatisés, Jihane déplore cette situation qui entrave ses démarches, car elle n’a jamais bénéficié d’aucun soutien ni moral ni matériel bien qu’elle soit intégrée au ministère de la Communication depuis 1994 «…On n’a jamais fait appel à moi pour participer aux soirées organisées par le ministère…» précise-t-elle, être artiste au Maroc n’est pas une chose facile, car il faut avoir le cran et oser violer certaines mœurs imposées par la mafia locale bien installée dans ce milieu, il faut aussi avoir de vrais supports pour intégrer ce domaine clos et seule la compétence ne vaut rien, face à une géante vague des voix déjà confirmées et d’autres en herbe mais bien soutenues ;un tuteur donc s’impose pour donner un coup de pouce. Jihane est une voix qui cherche sa voie, bien qu’elle ne soit pas pressée, elle tient le coup mais ne comprend pas pourquoi les deux chaînes nationales ne font pas appel aux artistes marocains et ne les assistent pas comme il se doit,rares ceux et celles qui y passent souvent, venus d’ailleurs,l’immigration des chanteuses vers les pays arabes et spécialement l’Egypte est donc légitime, notre invitée ne voit aucun inconvénient en cette démarche : «Je suis pour; car c’est là où les artistes sont reconnus et se sentent mieux, ils sont non seulement soutenus mais aussi reconnus avec des opportunités de taille, des compositeurs et paroliers sur place, des studios, enfin tous les moyens pour pouvoir CHANTER ; on peut facilement trouver quelqu’un pour vous adopter et vous facilite la tâche pour vous lancer ensuite». C’est peut-être pour cela que de nombreuses chanteuses de chez nous, nous reviennent avec des répertoires bien fournis, d’autres avec des clips bien faits.
C’est ce rêve qui a tant caressé l’esprit de la petite Hajja, grande,devenue Jihane, et n’a pas encore trouvâ sa place dans un monde où les dinosaures sont les maîtres des lieux et l’accessibilité coûte trop cher, d’ailleurs n’auront la chance de s’affirmer que celles qui épousent les règles du jeu imposées et qui ne sont pas toujours fiables,ou celles qui disposent des moyens pour le faire.
Un parcours classique pour cette amoureuse des vers à commencer par les fêtes scolaires passant par les émissions des grains de stars notamment Angham et Adwaâ al Madina, ses idoles sont Oum Kaltoum et Faiza Ahmed, Waadi fteni (il m’a ensorcelée) et Habibi ya taxi sont ses visas pour le public, beaucoup de projets et de promesses viennent nourrir son espoir de se voir autrement. «Faute de moyens, explique Jihane, je suis tenue à patienter et attendre que l’occasion se présente pour saisir ma chance car j’ai confiance en moi et en mes capacités.» Une licence en psychologie es sciences de sociologie, diplôme en musique, spécialité solfège, menue d’un diplôme en danse orientale, Jihane vise loin, son amour pour le chant est son vrai soutien mais malheureusement ce n’est pas tout, il faut plus que ça pour devenir une Samira, Rajaâ ou encore Naima… Un soupir profond laisse voir une lueur dans ses yeux tristes: «Le milieu est vraiment miné au point de faire attention là où on met les pieds,la concurrence est féroce,les intérêts,enfin la loi de la jungle qui règne même en présence des syndicats au nombre de cinq mais une seule est fonctionnelle. Les clips? Il faut rêver ; les réaliser est une question utopique,alors que des stars arabes sont plus que gâtées par de nombreux partenaires avec des prix faramineux au détriment de l’artiste local qui se sent humilié par des actes qui ne font que le rendre plus petit.
Jihane reste quand même optimiste quant à l’avenir, dans son répertoire quatre chansons en cours de préparation avec des jeunes artistes et une nouvelle distribution.

Amina Barakat
  Rabat

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