Société

Courrier-des-lecteurs : Médicaments : pour la détaxe

Mesdames et Messieurs les parlementaires, avant de partir en vacances, pensez mesdames et messieurs, aux malades pour la rentrée et son futur budget !
Faites-nous l’honneur d’être massivement d’accord et profondément présents, informés et sincères, pour éliminer une injustice à l’endroit des malades ! Votre conscience, votre sens aigu du service public et de la militance, votre identité extraite des racines et de la proximité, investissent de leur raison votre magistère respectable.
Votre représentation comme conseillers, votre stature de parlementaires; votre mission sont l’essence même de la démocratie bien conduite et de la juste expression de la volonté de la population et de ses droits. C’est ainsi que vous légiférez pour réglementer les secteurs des budgets, de la santé, de l’éducation, de la défense, de la justice et de bien d’autres ministères vitaux qui garantissent les droits des citoyens, règlent leurs devoirs, assurent leur indépendance et défendent leur dignité.
Composante pro communautaire centrale, la santé, secteur qui nous importe dans notre Association et pour notre profession, est le sujet de notre épître et de notre plaidoyer insistant.
L’Etat encadre, ajuste et jugule les dépenses ; il multiplie ses ressources pour un juste partage. Tel un père de famille, l’Etat pourvoit les moyens de défense, de sécurité préventive et de soins pour les siens. Ces allégations, basiques qu’elles sont, n’ont rien d’utopique ni de saugrenu, elles représentent les fondements du contrat social qui nous lient, familles et communautés. Le souci majeur du foyer est son équilibre dans la quiétude. La santé étant le principal facteur, le premier paramètre après la vie ! La maladie, est l’un des épiphénomènes dont les dépenses, si elles ne ruinent pas, écrasent le panier. Car, lorsqu’il s’agit de soigner la flopée des vivants, tous les sacrifices sont possibles au père de famille. Ce qui n’est pas peu devant le sens des responsabilités et du dévouement de tous les Marocains. Du vôtre, en particulier! S’il est écrasé par la maladie des siens, ou souffrant de celle-ci, le patient ne doit pas être opprimé par l’Etat ! Spécialement quand les médicaments sont l’objet de surenchères sur leur prix et de taxations surajoutées qui décuplent leurs prix d’entrée ou leur simple production locale. Taxe de Douane à l’entrée et TVA grèvent ainsi les prix de façon exorbitante et kafkaïenne. Tant sur les produits chimiques de base que sur les intrants, sur le matériel de fabrication industriel que sur le coût des laboratoires d’analyse ou celui des machines et des instruments des hospices publics et des cliniques privées !
Le malade, quant à lui, vit une espèce d’embargo sur son accès aux soins! Des excès, des arnaques sur sa santé qui devient ainsi objet de chantage ! Hypothéqué entre vie et mort, par des affects graves ou des affections bénignes, aiguës ou chroniques, répétées sur soi ou sur les siens, le patient est terrassé, vu le pouvoir d’achat restreint qui est le sien, en général et le travail rare qu’il occupe en particulier.L’éthique la plus élémentaire et la prise de conscience la plus attardée, conçoivent avec aisance que pour un peuple souverain, aux valeurs de solidarité musulmanes fondamentales, qu’il n’est ni juste ni légal de faire payer aux malades leurs souffrances et leurs fièvres ! Car qui paient d’injustes taxes sur les médicaments, sinon ceux qui les prennent, c’est-à-dire les malades ? Ce sont eux qui de façon avérée et non démocratique qui paient les taxes iniques sur leur santé en achetant des médicaments taxés ! Pas ceux qui sont sains et qui ont d’autres passe-temps et d’autres joies ! Les malades sont les seuls qui consomment des médicaments et qui voient consumer leur vie, leur santé et ce faisant, leurs droits ! Terrassés, ils sont obligés de passer par des produits, des examens des analyses afin de se relever pour vivre et produire !
Ils conçoivent, et bien des médecins au Maroc avec, que les soins n’ont pas à être taxés. Ils disent que les fièvres et les douleurs ne sont ni un état de confort ni des produits de luxe, passibles d’être fiscalisés. Ils disent que la maladie n’est pas une infraction ni un contentieux auxquels on doit faire procès et contraindre. Ils vous disent que les fièvres et les douleurs ne doivent pas payer de taxes ni de douane à l’entrée ! Quelles que soient leurs origines, leurs natures, chez les riches comme chez les pauvres, les tares n’ont plus à être taxées ! Ces pénalités d’un autre âge doivent être reléguées et les lois et les taxes doivent se libérer des infamies vieillottes!
Il vous appartient de les revoir et de les formater ! C’est à vous qu’il convient de penser à produire les lois, de les suggérer et de les amender ! C’est-à-dire de moduler les règlements qui régissent nos comportements solidaires, nos obligations, et nos droits, afin de vivre dans une communauté qui vaut tous les sacrifices et qui oblige à l’amour de nos semblables et à celui de notre patrie !
Le malade, handicapé, malade, léger ou grave, ne sent pas juste ni éthique, encore moins légal ni élégant, qu’il soit l’objet d’exactions financières sur les médicaments, en plus du fait de supporter, seul, le fardeau de la maladie qui le ronge, et qu’il soit taxé, contrairement aux personnes en bonne santé, parce qu’il est justement malade ! Au contraire, l’Etat, qu’il soit loué, aide l’adulte sain pour le pain, si ce n’est pour l’huile et le sucre ! Or c’est cet Etat qui n’est pas une entité coloniale ennemie qui lui fait des ponctions sur sa santé et le grève de prélèvements parce qu’il est en situation de faiblesse. Malade ! Un alibi économique peu défendable, quels que soient le statut et les convictions des cadres libéraux ou des gestionnaires socialistes qui veillent sur nous ! Si la générosité fabuleuse de notre Souverain bien aimé est le meilleur exemple à suivre, à reproduire et à répliquer sur le terrain des réalités par notre gouvernement, vous allez par civisme et par esprit solidaire lever toutes les arguties et réformer toutes les réglementations passéistes et rétrogrades qui affectent la santé de vos électeurs et concitoyens !
Par loyauté et par reconnaissance envers eux ! Vous direz à l’Etat de prélever le manque à gagner sur d’autres services. Sur les bénéfices du travail, sur le timbre, les alcools et les cigares. Sur les rubriques de confort et sur les produits de luxe, et non, par Dieu, sur les disgrâces et les tares! L’Etat et ses deux Chambres, ses ministres et ses cadres, ne peuvent plus, en connaissance de cause, en pleine conscience des dols, rester placides et nous montrer leurs bras cassés ! Il est injuste de faire payer aux malades leur maladie ! Cette exploitation n’est en rien moderne ni musulmane!
Elle est l’antithèse de ce que pratique le Roi comme gestes humanitaires d’envergure et comme brillantes actions pour la solidarité, que ce soit à l’extérieur en cas de catastrophe, ou au Maroc, envers les pauvres et les handicapés ! Votre éveil, votre prise de conscience sera, messieurs les parlementaires, messieurs les députés, et vous Mesdames qui représentez les mères de tout le Maroc moderne, le complément de l’action exemplaire de Sidna. Que Dieu le protège pour tous et vous rendent agréables à lui et utiles aux malades !

• DR. Idrissi M. Ahmed,
président de l’AAMM

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