Société

Courrier des lecteurs : Trop c’est trop !

© D.R

L’antiaméricanisme a atteint de tels sommets en Europe et particulièrement en France que peu de voix osent s’élever contre une telle attitude. Le politiquement correct impose sa loi, soutenu en cela par des propos perfides de tel ou tel membre du gouvernement quand ce n’est pas du plus haut magistrat de France, en l’occurrence le Président de la République. N’a-t-il pas considéré la civilisation américaine de « sous culture » et cela en s’adressant à un public de jeunes étudiants lors d’un voyage en Extrême-Orient.
Le Monde arabe que l’on oppose régulièrement à l’Amérique, impérialiste et dominante, ne se permet pas de tels écarts de langage.
On peut être ou ne pas être d’accord avec la politique des Etats-Unis, qui se considèrent en guerre contre le terrorisme international, mais la polémique à tout prix, même quand l’Amérique accourt pour secourir les pays sinistrés de l’Asie du Sud-est, devient non seulement agaçante mais honteuse et parfois débile. C’est vrai que c’est agaçant de les trouver toujours les premiers et les mieux équipés. Ils ont dérouté plusieurs navires vers l’Asie, envoyé du Japon six avions C-130 remplis de nourriture, cinq avions KC-135 vers la Thaïlande et le Sri Lanka. D’accord, mais ils ne faut pas qu’ils restent ! dixit ces esprits chagrins.
La réaction européenne et particulièrement française à la réélection de Bush a été du domaine de la psychanalyse : « fondamentalistes chrétiens, stupides, fous, ignorants, belliqueux, infantiles, irresponsables », la liste serait longue de toutes les ignominies vomies sur le peuple américain.
Chacun est libre et a le droit d’avoir une opinion sur tel ou tel pays, particulièrement les Etats-Unis. L’objectivité, le souci de la mesure en toute chose obligent que l’on se pose la question : comment ce peuple ignare, cette bande d’illuminés, toujours la Bible à la main, buveur de Coca-Cola, boulimique de Hamburgers, comment ce peuple fait-il pour avoir plus de prix Nobel que tous les Pays de la planète réunis, qu’il possède plus de trente des meilleures universités du monde, l’économie la plus active qui souvent sort l’économie européenne du marasme, qu’il ait envoyé plus d’hommes sur la Lune et plus de robots sur Mars que quiconque. Ce n’est sûrement pas une civilisation de sous culture qui serait capable de telles performances.
Des millions de personnes de par le monde fantasment sur le « rêve américain ».
Les cerveaux européens préfèrent souvent s’épanouir dans un exil américain, se sentant à l’étroit, brimés dans leur développement, dans cette Europe vieillissante.
Oui, les Américains s’ils pensent que la séparation de l’Eglise et de l’Etat est une ardente obligation, sont également convaincus que la religion est au centre de la vie. ils sont de culture judéo-chrétienne et n’en font pas mystère. Leur société s’articule autour de l’individu et la famille. Ils prétendent que les enfants doivent être élevés par leurs parents et non par l’Etat et soutiennent qu’un mariage ne devrait avoir lieu qu’entre homme et femme.
La liberté individuelle est une constante et la liberté d’entreprendre une réalité. L’Etat n’est pas interventionniste et les communautés prennent leurs responsabilités et exercent leurs droits. La vie s’articule autour de la cité et non autour de l’Etat fédéral qu’ils ne veulent ni tentaculaire ni interventionniste.
Faut-il rappeler que c’est ces mêmes valeurs qui ont caractérisé les « années de lumières » en Europe et particulièrement en France.Ces valeurs qui ont valu à l’Europe occidentale son rayonnement du Moyen Age jusqu’aux temps modernes, ses plus importantes découvertes et ses plus grands chefs-d’oeuvre artistiques.
On peut légitimement se poser la question si ce n’est pas l’abandon de ses valeurs qui creuse le fossé entre l’Europe et les Etats-Unis. On refuse pour la nouvelle Constitution européenne de faire référence à la culture judéo-chrétienne de l’Europe et on s’en écarte chaque jour.
Les résultats sont dramatiques : le taux de mariages est au niveau le plus bas, le nombre d’avortements le plus élevé que l’Europe ait jamais connu et le taux de natalité n’assure plus le renouvellement des générations. L’Europe devenue une utopie vieillissante à l’économie stagnante n’est plus une puissance d’avenir. Elle est en passe d’être dépassée par la Chine, l’Inde et bientôt par le Brésil en attendant l’explosion d’autres Etats en devenir. Plombée par une économie languissante, une population vieillissante, une croissance en berne et un élargissement continuel, l’Europe n’est pas capable de jouer le rôle qu’elle ambitionne sur la scène internationale. Est-ce l’Amérique ou l’Europe qui sont en train d’abandonner les valeurs du monde judéo-chrétien ?
Devant les défis auxquels est confronté le monde, en particulier occidental, l’Europe a besoin de l’Amérique et l’Amérique de l’Europe.
Il faut faire cesser cette fronde intellectuelle stérile, retrousser ses manches et faire face aux réalités et aux réformes qui s’imposent. Pour cela il faut revenir aux sources et réhabiliter l’alliance Europe/Etats-Unis.
L’Europe devrait être fière de ce qu’est devenue l’Amérique, cette Amérique que les immigrants européens ont bâtie en apportant avec eux les valeurs de l’Europe d’alors.

• Gabriel Banon

Articles similaires

SociétéUne

L’UM6P présente au sommet présidentiel de l’Alliance U7+  

L’Université Mohammed VI Polytechnique a pris part, les 11 et 12 avril...

Société

Ait Taleb présente un plan d’action pour la prévention des maladies non transmissibles

85 % des décès sont attribuables à ces maladies

RégionsSociété

CWP Global livre 15 maisons modulaires aux environs de Marrakech et Taroudant

Ces unités ont été conçues dans un souci de durabilité et dans...

SociétéUne

Les professionnels en guerre contre l’exercice illégal de la médecine esthétique

Lors d’un congrès, les professionnels ont déploré la pratique illégale de la...

EDITO

Couverture

Nos supplément spéciaux

Articles les plus lus