Société

Création d emploi, amélioration de compétences… La jeunesse «chanceuse» se mobilise

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Les pays du sud de la Méditerranée sont confrontés au défi de l’employabilité des jeunes, de celui de la capacité du marché du travail d’absorber les arrivées de ceux qualifiés mais aussi du financement des porteurs de projet. C’est de ce constat que le projet «Jey» a vu le jour. Ce projet porté par des étudiants en Egypte, au Liban, en Tunisie et aussi au Maroc, illustre avec perfection l’engagement de la jeunesse au profit de leurs semblables dans le besoin. Bernard Paranque, délégué général à l’Euroméditerranée, a fait escale au Maroc afin de promouvoir davantage «Jey» et de mobiliser les différents acteurs sociaux. De quoi est-il question au juste?

Le «Printemps arabe» l’a bien illustré, véritable bombe à retardement dans la région, le chômage est un mal que les gouvernements seuls n’ont pas pu estomper. Non seulement les opportunités d’emploi sont minimes mais le niveau de qualification l’est aussi. Ces points ont poussé des étudiants, à travers un réseau d’écoles d’ingénieurs et de management, à réfléchir à un concept pouvant à la fois générer des emplois, former des jeunes et leur permettre une autonomie totale.

Afin d’y arriver, un dispositif alliant les étudiants, leurs professeurs et les entreprises-organisations partenaires a été mis en place pour offrir à la jeunesse au chômage une chance de survie. Le vrai cœur de cible est en effet la jeunesse sans acquis, au chômage et sans ressources. «Les étudiants doivent développer des projets entrepreneuriaux. Ils sont un vrai actif qu’on met à la disposition d’autres jeunes.

Ils s’occupent de tout, à commencer par la formation, le contact des bailleurs de fonds, la constitution du modèle économique et de la mise en place d’un système de comptabilité efficace», précise Bernard Paranque tout en rappelant que ce projet a été discuté au moment du Printemps arabe et s’est vu rapidement concrétiser pour ensuite s’étendre sur l’ensemble de la Méditerranée jusqu’à la mer Noire. Ce qui englobe en tout une centaine d’écoles. Au Maroc, l’Ecole nationale de l’industrie et des mines (ENIM) et la Haute école de management (HEM) sont aujourd’hui les plus mobilisées dans ce cadre de ce projet.

De ce projet est née l’Association marocaine des jeunes du quartier «Many». Cette initiative portée par une jeune étudiante en management à Marseille agit par quartier à Rabat, Casablanca et à Marrakech. Parmi une dizaine de projets qu’elle chapeaute figure un qui s’intéresse de près aux femmes dans le besoin. «Ces femmes travaillent dans la collecte de tout objet recyclable: papiers, bouteilles en plastique… Many les aide à formaliser cette activité de manière à générer des revenus et par la suite créer de l’emploi au profit des jeunes du quartier», apprend-on auprès de la même source.

Ces femmes sont donc passées d’une simple initiative de survie et d’économie informelle à la création d’une entité autonome permettant de développer leur entourage. Par ailleurs, ayant besoin d’un minimum de compétences pour mener à bien leur entreprise, ces femmes ont bénéficié des «écoles de la deuxième chance». Il s’agit d’un réseau nommé Med’n’C où l’on apprend à lire, à écrire et surtout à bien communiquer afin de pouvoir se vendre sur le marché de travail ou encore développer au mieux leur activité entrepreneuriale. En plus du volet marketing, le volet juridique n’est pas à écarter.

Les étudiants peuvent même faire appel à des experts dans ce sens. D’autres étudiants de l’ENIM et l’EMI interviennent également pour toutes ces connaissances techniques et technologiques dont ces femmes ont besoin d’acquérir en matière de recyclage. A l’heure actuelle, les projet Many et Jet essaient de monter en puissance mais rencontrent plusieurs freins. Ces projets, aussi ambitieux et ficelés soit-ils, ont besoin d’une levée de fonds pour leur permettre une autonomie durable et c’est ici que réside le grand défi.

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