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Criquet pèlerin : La menace persiste

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Les responsables de la division des végétaux, dépendant du ministère de l’agriculture, ont déserté leurs bureaux. Ils ont établi domicile au Poste central de coordination de la lutte antiacridienne (PCCLA), basé au groupement aérien de la Gendarmerie Royale à Rabat. S’il fallait un indice pour se rendre compte de la gravité de la situation acridienne au Maroc, c’est bien celui-là. Le criquet pèlerin menace réellement la végétation au Maroc. Cette situation très inquiétante est perceptible dans les dérobades répétées des responsables, pourtant mobilisées pour contrer la progression des essaims. Ils ne souhaitent pas s’exprimer sur le sujet. Chaque vendredi, le PCCLA diffuse un communiqué pour dresser l’état des lieux.
En dépit d’un ton qui se veut rassurant, le dernier communiqué fait état de “remontée massive d’essaims de criquets venant de Mauritanie“. Ce déplacement a été accéléré par des vents forts de secteur sud-ouest, qui ont même transporté, les 19 et 20 février, quelques individus dispersés jusqu’aux villes d’El Jadida, Safi et Essaouira, souligne le communiqué. Plus grave : le PCCLA indique que “des essaims importants ont atteint l’Oued Draâ où des pontes sont en cours à la faveur de bonnes conditions écologiques“.
“C’est la plus inquiétante information du dernier communiqué du PCCLA“, déclare à ALM un responsable au ministère de l’Agriculture. Il explique que le mois de mars est la période de reproduction des acridiens. “S’ils éclosent dans Oued Draâ, cela signifie que l’on verra bientôt de jeunes criquets d’une voracité redoutable. La menace de leur grégarisation sur le sol marocain est à prendre très au sérieux“, conclut-il.
Mille personnes sont sur le pied de guerre pour que cette menace demeure lettre morte. Le Maroc a acquis une grande expérience en matière de lutte antiacridienne, depuis la campagne menée en 1987 et les actions préventives engagées, régulièrement, à l’intérieur du territoire mauritanien, considéré comme un couloir obligatoire pour passer de l’Afrique subsaharienne à l’Afrique du Nord. Le dispositif d’intervention mis en place a permis de traiter, jusqu’au 4 mars, une superficie de 199.000 ha, dont 111.600 ha effectués par voie aérienne et 87.400 ha par voie terrestre. Le PCCLA indique que la protection de l’environnement est une préoccupation constante dans le choix des produits de lutte contre les acridiens.
Les insecticides sont à cet égard choisis en fonction de leur faible toxicité et sont conformes aux recommandations de l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO). A rappeler que la lutte antiacridienne mobilise des éléments des FAR, de la Gendarmerie royale, du ministère de l’Intérieur, du ministère de l’Agriculture et du ministère de la Santé. Cette impressionnante mobilisation est une indication de plus sur la gravité de la situation.

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