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Crise d’adolescence: Quand les jeunes partent à la rescousse de leurs semblables !

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Selon Zineb Iraqui, pédopsychiatre, «face à cette étape cruciale de développement, l’adolescent, angoissé par le fait d’être mal jugé par sa famille, et surtout ses amis, s’isole silencieux et puis passe à l’acte (addiction, violences, scarifications ou même suicide)».

La majorité des adolescents souffre au Maroc. Près de 85% d’entre eux manifestent un malaise intérieur. Une souffrance qui dans 52% des cas est silencieuse. C’est ce qui ressort d’une enquête menée par l’association Sourire de Reda. Ces chiffres alarmants ont été dévoilés par Meryeme Bouzidi Laraki, la présidente de l’association, en marge d’une conférence-débat tenue mercredi 13 avril portant sur la prévention des jeunes face à la souffrance de leurs pairs. Une rencontre dédiée et animée principalement par des jeunes et qui a compté la présence d’une foule de parents, enseignants et aussi médecins. «Nous avons tous le pouvoir d’agir. Parents, enseignants, médecins, amis et les jeunes aussi.

Ces derniers ont un rôle essentiel à jouer, pour eux-mêmes et pour leurs pairs. Enfin, qui mieux que les jeunes pour comprendre les jeunes ?», déclare Meryeme Bouzidi Laraki, présidente de l’association. Le constat susmentionné par la présidente de Sourire de Reda a permis de démystifier l’adolescence.  «Piégé entre l’état enfant et un corps qui devient adulte, tiraillé par la quête d’autonomie d’un côté et la dépendance familiale de l’autre, et faisant face au bouleversement affectif issu de son évolution psychologique et le changement génital, l’adolescent est perdu et ne sait plus quoi faire. Cette période peut facilement devenir une phase critique pour le jeune, où se mêlent conflits, contradictions et désarroi». Défend Zineb Iraqui, pédopsychiatre. La praticienne indique par ailleurs que «face à cette étape cruciale de développement, l’adolescent, angoissé par le fait d’être mal jugé par sa famille, et surtout ses amis, s’isole silencieux et puis passe à l’acte (addiction, violences, scarifications ou même suicide)».

La rencontre a permis, également, d’explorer le rôle des jeunes dans la prévention de leur propre souffrance et aussi celle des jeunes de leur entourage. «Les souffrances n’ont pas forcément les mêmes intensités et peuvent être gérées maladroitement. Surtout par le groupe d’amis de la victime», prévient Amal Hassoun, médiatrice scolaire et membre du comité des jeunes de Sourire de Reda. Une déclaration que les jeunes actifs de l’association n’ont pas hésité à scénariser devant l’assemblée.

«Un jeune a besoin d’être écouté, avec beaucoup d’empathie, et sans jugements. L’écouter sans forcément lui donner de solution», ajoute Amal. La mission de Sourire Reda ne se limite pas aujourd’hui à sensibiliser les familles et le corps enseignant à la réalité de la souffrance silencieuse des adolescents et leur isolement, elle étend ses actions avec des formations régulières destinées aux jeunes adhérents. Ces ateliers initient les adolescents à la prévention des situations de détresse chez leurs compères. Des séances collectives dédiées à leur apprendre par des jeux de rôles à écouter ainsi qu’à  gérer les situations d’urgence que ce soit à travers le ch@técoute Stop Silence, ou même directement sur le terrain.

Maryem Laftouty
(Journaliste stagiaire)

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